La formation au cœur des débats entre la COM et le collectif
Le collectif a été reçu en collectivité vendredi par le président Daniel Gibbs, la sénatrice et conseillère territoriale Annick Petrus, la vice-présidente Sofia Carti et les conseillers territoriaux Marie-Dominique Ramphort, Yolande Sylvestre, Alex Pierre et Maud Ascent-Gibs. Programmée à 9h, la réunion a commencé avec 20 minutes de retard puis le collectif et les élus ont discuté pendant près de 45 minutes sur la méthode d’échanger, l’ordre des revendications à aborder.
Daniel Gibbs a débuté la réunion avec la question de l’accès à la déchetterie et à l’écosite en apportant des précisions quant à la gestion des déchets, point figurant dans la première plate-forme de revendications (élaborée en septembre) et non repris dans le nouveau document remis à la semaine dernière par le collectif au préfet et aux élus. Rapidement, le collectif a demandé à ce que les échanges reprennent là où ils s’étaient arrêtés mercredi en préfecture, soit au niveau du premier point lié à la formation et à l’emploi.
Mercredi dernier, Daniel Gibbs, Sofia Carti et Annick Petrus ont exposé en détail la politique menée par la collectivité en partenariat avec la préfecture dans le domaine de la formation. Vendredi matin, Annick Petrus a complété en précisant les trois conventions et autres dispositifs (notamment aides financières) mis en place avec Pôle Emploi qui permettent aux demandeurs d’emploi de se former, dispositifs dont visiblement les membres du collectif n’avaient pas connaissance. Ces derniers ont ensuite fait remarquer que l’un des principaux problèmes au chômage localement était l’accès à l’emploi, souvent difficile. Ils ont dénoncé que dans certains domaines d’activité (notamment la restauration), les Saint-Martinois étaient peu représentés. «Même s’ils sont formés, ils ne sont pas recrutés ! », ont lancé les membres du collectif.
Jugeant que cette remarque est souvent exprimée, qu’une partie des socioprofessionnels est souvent mise en cause, Marie-Dominique Ramphort a proposé qu’une réunion soit organisée en présence des socioprofessionnels et du collectif afin de mettre sur la table le sujet. Sa proposition est restée sans réponse.
En matière de formation, le président de la COM a rappelé sa volonté de mettre en place des campus connectés afin de permettre aux personnes de se former localement aux métiers qu’elles souhaitent via des moyens numériques et des aides financières pour pouvoir se déplacer et assurer le volet pratique des formations. Globalement, l’idée a été bien accueillie.
Ensuite une idée de réflexion a émergé des constats des deux représentantes du personnel du centre hospitalier. Celles-ci ont fait valoir que les besoins en personnel dans le domaine de la santé étaient grands à Saint-Martin mais que les recrutements étaient compliqués faute de candidats. Aussi ont-elles proposé de créer des formations dans le paramédical (en complément de la filière bac pro déjà en place), localement correspondant aux besoins locaux. «En plus, les candidats pourront effectuer la partie pratique dans les établissements du territoire », ont-elle souligné. L’idée a retenu l’attention du président.
Le pass sanitaire et l’obligation vaccinale pour les personnels soignants ont également évoqués en fin de réunion. Daniel Gibbs a avoué qu’à titre personnel, il s’était fait vacciner et qu’il était contre l’obligation vaccinale car il estime que «chacun doit être suffisamment responsable pour savoir comment se protéger et protéger les gens autour». Le collectif lui a alors demandé pourquoi il ne s’était pas engagé publiquement en ce sens. Dimanche, il a fait savoir dans un communiqué de presse qu’il «saluait la décision du gouvernement et de l’agence régionale de santé de repousser au 31 décembre 2021 l’obligation vaccinale contre la Covid19 en Martinique» et a demandé au gouvernement de prendre la même décision pour Saint-Martin.
L’ensemble des échanges vendredi vont faire l’objet d’un compte-rendu écrit par les services de la COM, qui sera transmis au collectif. Daniel Gibbs a précisé qu’il y ajoutera des éléments de réponse/d’informations relatifs à d’autres points revendiqués afin d’avancer dans les négociations. La tenue d’une autre réunion sur un thème en particulier a été actée ; le président doit revenir dans la journée vers le collectif pour convenir d’une date.