Trois affaires d’agression sexuelle renvoyées à 2022
Trois affaires d’agression sexuelle dont deux commises à Saint-Barthélemy, devaient être examinées jeudi dernier par le tribunal de proximité de Saint-Martin mais elles ont dû être renvoyées pour la même raison : durant la phase d’enquête, le parquet a omis d’ordonner une expertise psychiatrique des mis en cause conformément à la loi. Le procureur a reconnu des «loupés» de la part de ses collègues qui avaient géré les enquêtes.
Dans l’une des affaires de Saint-Barth, l’avocate de la partie civile a en outre souligné d’autres failles de l’enquête. La victime, une jeune femme, a été agressée en septembre 2020 par deux hommes âgés d’une trentaine d’années mais elle n’a que très peu de souvenir. Elle soupçonne les deux hommes de l’avoir droguée. Des analyses ont été réalisées après les faits et les résultats sont revenus négatifs. «Sauf qu’une seule mèche de ses cheveux a été prélevée pour analyse alors que la loi impose le prélèvement de trois mèches. De plus, la mèche a été détruite de même que sa culotte, si bien qu’aucun autre examen n’a pu être effectué», a rapporté l’avocate qui a demandé à l’audience un supplément d’information, une nouvelle analyse toxicologique, une contre expertise psychologique de sa cliente ainsi qu’une expertise de son téléphone. «Quelques semaines après les faits, ma cliente s’est aperçue que l’admin de son smartphone était l’un des prévenu», a précisé le conseil.
Après en avoir délibéré, le tribunal a nommé un juge d’instruction pour réaliser le supplément d’information demandé par l’avocate de la partie civile ; il devra également ordonner l’expertise psychiatrique des deux prévenus. Leur procès a été renvoyé au 28 avril l’année prochaine.
Dans l’affaire de Saint-Martin, l’avocate de la victime a également demandé un supplément d’information et une contre expertise psychologique de sa cliente, ce qui a été accepté par le tribunal. Ce dernier a en outre ordonné que l’expertise psychiatrique du prévenu soit réalisée par un médecin basé en métropole car le mis en cause est un médecin exerçant à Saint-Martin. L’avocate de celui-ci a elle demandé à ce que les enregistrements audio de son client effectués par la victime, lui soient communiqués. L’affaire a été renvoyée au 24 juin 2022. De même que la troisième affaire d’agression sexuelle.