Femmes battues : «vous n’êtes pas seules»
«Vous n’êtes pas seules», tel est le message que l’association Trait d’Union souhaite faire passer aux victimes de violences conjugales via un court-métrage de 8 minutes qu’elle vient de réaliser localement avec le soutien de la préfecture et de la COM.
Le film décrit une scène de violences verbales et physiques commises par un homme sur sa compagne. Une dispute éclate lorsque la jeune femme revient de faire des courses et son ami lui reproche sa tenue vestimentaire. La jeune femme trouve un soutien auprès de ses amies qui l’encouragent à dénoncer les agressions dont elle est victime.
«Ce court-métrage est un support destiné aux différents acteurs qui interviennent dans la lutte contre les violences conjugales et le soutien des victimes ainsi qu’au monde de l’Education nationale pour sensibiliser les plus jeunes», précise Olivier Fatou, le directeur de Trait d’Union. A travers cette mini fiction, l’objectif est d’expliquer aux femmes agressées où et comment elles peuvent trouver de l’aide. Une juriste de l’association et des gendarmes de la Maison de protection des familles détaillent ainsi la démarche à suivre et comment elles accompagnent les victimes. Par exemple, si les victimes veulent déposer plainte, elles vont les aider à prendre un rendez-vous en brigade. «Les victimes n’ont ainsi pas besoin de se présenter à l’accueil et d’expliquer devant d’autres personnes la raison pour laquelle elles sont là. Lorsqu’elles se présentent à la brigade, elles sont directement prises en charge», indique une gendarme. Son collègue ajoute que les gendarmes suivent des formations spécifiques pour recueillir les témoignages et réaliser les auditons des victimes.
Mais déposer plainte est encore un long processus. Parfois, certaines victimes ont besoin de plusieurs semaines, voire mois, pour franchir le cap et aller dénoncer leur agresseur. Les auteurs dénoncés font systématiquement l’objet d’une enquête de gendarmerie qui aboutit dans la plupart des cas à une convocation en justice. «Le fait de passer devant des juges a généralement un impact sur les auteurs car ils sont vus par la société», commente une juriste de Trait d’Union. Et pour les femmes, elles se sentent plus fortes car écoutées.
En 2020, le nombre de violences conjugales a encore augmenté à Saint-Martin et Saint-Barthélemy ; elles ont été plus de 240 à déposer plainte. L’association Trait d’Union confirme qu’elle reçoit de plus en plus de femmes. Malheureusement elle est contrainte de réduire les accompagnements psychologiques par manque de ressources humaines. Et ainsi de lancer un appel aux médecins libéraux qui souhaiteraient s’investir et proposer des consultations et des accompagnements des femmes victimes de violences conjugales.
Pour l’instant le court-métrage est en langue française, très prochainement une version sous-titrée en anglais sera disponible.
Photo : capture d'écran du court-métrage.