Pour D. Gibbs, "ces attitudes irrationnelles relèvent du suicide collectif "
Dans un communiqué de presse, le président de la collectivité «condamne avec la plus grande fermeté les exactions commises cette nuit et ce matin sur le territoire ». «Comment tolérer que des habitants soient pris en otage et des commerces pris à partie ? Rien ne justifie ce basculement dans la violence et l’intimidation, et encore moins la prise en otage d’un quartier par quelques-uns », conçoit-il.
«Saint-Martin a subi de nombreux fléaux depuis le passage de l’ouragan Irma en 2017, nous avons surmonté ces crises et nous sommes aujourd’hui dans une phase de développement économique et social qui doit bénéficier à tous, avec une relance post Covid à consolider et une saison touristique qui s’annonce -enfin !- satisfaisante. Ces attitudes irrationnelles relèvent donc du suicide collectif ! Car le mal qui est fait aujourd’hui, ce sont les Saint-Martinoises et les Saint-Martinois qui le subissent. Pourquoi détruire ce que nous avons mis tant de temps à reconstruire ?
Nous avons su renouer le dialogue avec les porte-parole des mouvements sociaux, dans un seul but : trouver une issue favorable et travailler, ensemble, pour répondre aux urgences sociales qui sont réelles et préoccupantes. Des actions concrètes ont ainsi été annoncées ces derniers jours, tant en matière de formation professionnelle des personnes en recherche d’emploi et de réinsertion, qu’en termes de financement de projets structurants pour le territoire afin de créer des emplois localement. La clause d’insertion ajoutée dans les marchés publics garantira cette priorité aux habitants de Saint-Martin. Plus de 18 000 heures d’insertion seront consacrées aux demandeurs d’emploi rien que pour les trois projets de construction des nouveaux collèges 600 et 900 et de la médiathèque de Concordia, lesquels vont injecter 47,1 M. € dans l’économie du Territoire.
J’en appelle donc au calme et à la raison. Ne basculons pas dans une violence gratuite qui entraînera immanquablement des conséquences économiques funestes et aggravera plus encore les difficultés sociales existantes. Soyons dans la co-construction plutôt que dans la destruction. La priorité est d’œuvrer pour trouver des solutions, ensemble. Je le répète : ne nous tirons pas une balle dans le pied ! Saint-Martin et les Saint-Martinois méritent mieux que le chaos.
Quant au Gouvernement, j’en appelle à sa responsabilité, à sa réactivité et à son écoute. J’ai formulé il y a un mois des propositions, notamment sur l’obligation vaccinale et sur le libre-choix des vaccins. Hélas sans réponse à ce jour. L’Etat doit également prendre en compte la situation de crise de notre centre hospitalier en renforçant ses moyens matériels et humains. Une politique de santé adaptée et respectueuse doit donc être appliquée en outre-mer, de manière à apaiser les tensions sociales. Et mettre fin à cette inquiétante crise de défiance à l’encontre des institutions de la République. »
(photo d'archive)