Pourquoi l'état d'urgence sanitaire a été décrété à Saint-Martin et Saint-Barth
L’état d’urgence sanitaire a été instauré par la loi du 23 mars 2020 pour lutter contre la pandémie de la covid-19. Il peut être décrété en conseil des ministres par décret qui fixe les territoires dans lesquels l’état sanitaire est appliqué et sa durée. Il offre aux autorités de prendre des mesures spécifiques dans les territoires concernées.
L'état d'urgence sanitaire a pris fin le 1er juin 2021 en France métropolitaine. Il a été réinstauré par décret du 27 décembre 2021 à la Réunion et en Martinique. Lors du conseil des ministres du 5 janvier 2022, le gouvernement a décrété l'état d'urgence sanitaire en Guadeloupe, en Guyane, à Mayotte, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy.
Il l’a justifié ainsi pour Saint-Martin et Saint-Barth : «sous l’effet du variant Omicron, la circulation de la covid-19 connait une augmentation considérable sur plusieurs territoires ultramarins. À Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, le taux d’incidence est respectivement de 2 643 cas pour 100 000 habitants et de 4 498 cas pour 100 000 habitants, en hausse de 720 % et 117 % sur 7 jours glissants. Sur ces territoires, la couverture vaccinale est significativement plus faible que dans l’hexagone : 42 % de la population à Saint-Martin a reçu au moins une dose et 71 % à Saint-Barthélemy. Avec ce niveau de couverture vaccinale, les risques de développer des formes graves de la maladie sont fortement majorés et pourraient conduire rapidement à une saturation des structures hospitalières sur les différents territoires concernés.
En Guadeloupe, le taux d’occupation des lits en réanimation est proche des 80 % de la capacité initiale, alors que les hôpitaux guadeloupéens servent aussi de réserve de 2nd niveau pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy ».
«L’état d’urgence sanitaire permettra aux préfets de prendre des mesures d’interdiction de déplacement hors du domicile, dans l’objectif de protéger la santé des populations. Ces mesures seront strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu », précise le décret.
Le gouvernement présentera devant le Sénat un amendement au projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire pour prendre en compte cette nouvelle situation et prévoir la prolongation de l’état d’urgence sanitaire au 31 mars 2022.