Meurtres de Françoise Lescuyer et de son fils : 30 ans de prison pour le commanditaire en appel
Le mardi 10 mai 2016, Patrick Lescuyer, âgé de 36 ans, était découvert assassiné de deux balles dans la tête dans son véhicule aux abords de la plage de Grandes Cayes à Cul de Sac en partie française. Deux mois plus tard, le mercredi 13 juillet, sa mère, âgée de 67 ans, Françoise Lescuyer était abattue de trois balles sur le parking d’un supermarché à Hope Estate.
Une information judiciaire avait été ouverte et les investigations, diligentées par la section de recherches de Saint-Martin avaient permis d’identifier deux individus, le commanditaire (P.) d'origine portugaise et le tireur d'origine dominicaine.
Les deux hommes avaient été interpellés dans la matinée du jeudi 20 octobre 2016 à leur domicile par le peloton d’Intervention de la garde républicaine et le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Saint-Martin. Ils avaient été placés en garde à vue. Ils avaient été déferrés au pôle criminel de Pointe à Pitre le lendemain et placés en détention provisoire.
Leur procès s’était déroulé en 2019 devant la cour d’assises de Guadeloupe, l’exécutant avait écopé d’une peine de 20 ans d’emprisonnement et P. de la prison à perpétuité. Ce dernier avait fait appel et il a été rejugé les 6, 7 et 8 décembre dernier en Guadeloupe. A la barre, il a plaidé coupable et présenté ses excuses à la famille des victimes. Il a été condamné à une peine de 30 ans de prison.
L’enquête de gendarmerie avait révélé un conflit de voisinage entre Françoise Lescuyer et P. Celui-ci avait érigé un mur non conforme au règlement de copropriété et Françoise Lescuyer en tant que syndic bénévole avait obtenu de la justice la destruction de l’ouvrage sous astreinte. La volonté de liquider l’astreinte avait encore envenimé la situation, incitant P à vouloir tuer sa voisine.
Il avait alors contacté une de ses connaissances susceptibles de commettre le meurtre. Toutefois pour ne pas éveiller les soupçons – les tensions étaient connues de tous - il a donné l’ordre d’exécuter le fils de sa voisine en premier. L’exécutant a ainsi suivi le fils lorsque celui-ci promenait son chien à Cul de Sac et l’a abattu. Ce n’est que lorsque la mère a été tuée à son tour deux mois plus tard, que les gendarmes se sont davantage intéressés à P. et ont démêlé leurs problèmes de voisinage. Craignant ensuite pour la sécurité de la fille de la victime, les gendarmes l’avait placée dans un lieu sécurisé.
P. est aujourd’hui âgé de 63 ans et est incarcéré en Guadeloupe, aucune peine de sûreté n’a été prononcée. Quant à l’auteur des tirs, il purge sa peine en métropole.