Un homme de 38 ans écope de sa 3e condamnation pour conduite sans permis
«C’est un miracle que nous ayons aujourd’hui un prévenu et une victime vivants », a commenté Christelle Bellet, la nouvelle procureure de la République à Saint-Martin, en préambule de son réquisitoire dans une affaire d’accident de la route. Le 23 mai l’année dernière, la voiture de BBDR a percuté celle de AH puis a été projetée contre un poteau EDF et l’a sectionné. La victime n’a pas été blessée, BBDR a eu plusieurs blessures et a été hospitalisé un mois après l’accident.
BBDR a comparu jeudi devant le tribunal de proximité de Saint-Martin pour avoir mis en danger la vie d’autrui, conduit un véhicule sans permis, à une vitesse excessive, sans assurance et pour avoir doublé par la gauche un véhicule qui tournait à gauche.
C’est effectivement lorsque la victime a entamé sa manœuvre pour rentrer chez elle en tournant à gauche qu’elle a été tapée de pleine fouet par le véhicule de BBDR. Selon la victime et un autre témoin, BBDR effectuait un dépassement sur la voie de gauche et roulait vite.
L’auteur de l’accident nie ses responsabilités. A la barre du tribunal, il assure que la victime n’avait pas mis son clignotant pour montrer qu’elle voulait tourner et qu’il ne roulait pas vite. «Comment pouvez-vous mesurer ma vitesse ? », a-t-il demandé. «Quand on voit l’état des voitures, que la vôtre a été projetée contre un poteau et qu’elle l’a sectionné, on comprend que si vous aviez roulé doucement, le choc n’aurait pas été si violent », lui a répondu le tribunal. «Le poteau EDF, il ne tenait pas de toute façon… Il était juste posé sur une dalle, comme tous les poteaux», a répliqué le prévenu.
Natif de la République dominicaine et âgé de 38 ans, BBDR n’est pas titulaire d’un permis de conduire français (européen) comme la loi le lui impose. «J’ai un permis international », lance-t-il en sortant une carte de son porteur feuille pour la montrer aux juges. «Mais c’est un permis américain que vous nous montrez… qui n’est pas valide en France, de même que le permis international », ont expliqué les juges. Et comme il n’a pas permis, il n’est pas assuré non plus pour conduire le véhicule, d’où ces deux poursuites à son encontre.
En milieu d’audience, il a demandé la présence de son conseil. «Mais vous n’avez pas d’avocat ! Cela n’est pas indiqué dans le dossier», expliquent les magistrats. «Si vous aviez eu un avocat, il nous aurait contactés pour se présenter et nous avertir de son absence», ajoutent-ils en précisant que l’avocat qui l’a assisté lors de sa garde à vue était commis d’office selon la loi, mais n’était pas tenu de l’assister au procès sauf si sollicité, ce qui visiblement n’était pas le cas.
Conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal a condamné l’auteur de l’accident à une peine de trois mois de prison avec sursis, à une amende de 500 euros pour défaut d’assurance et à deux autres amendes de 100 euros chacune. Il s’agit de la troisième condamnation pour conduite sans permis depuis 2011.
Il doit indemniser la victime à hauteur de 800 euros tous préjudices confondus.