La famille Webster s'oppose à la vente aux enchères d'un terrain dont elle revendique la propriété
Mardi doit avoir lieu la vente aux enchères de l’un des terrains de la succession Beauperthuy, terrain dont la propriété est revendiquée par la famille Webster qui s’oppose donc à cette vente. Aussi a-t-elle décidé de manifester ce lundi en bloquant la route avec des engins après le rond-point d’Hope Estate en direction de la baie orientale.
Ce litige avait été évoqué début septembre par le collectif avec le préfet mais remonte à plusieurs décennies. Au début des années 1970, des héritiers de Pierre Daniel Beauperthuy résidant en France et aux Etats-Unis, ont contesté l’héritage partagé avec les descendants de Pierre Daniel Beauperthuy à Saint-Martin. De procédure en procédure, la cour de cassation a donné raison aux héritiers de France et des Etats-Unis et chargé la cour d’appel de Fort de France de faire le partage du patrimoine de Pierre Daniel Beauperthuy entre tous les héritiers. En avril 1987, la cour d’appel de Fort de France a ainsi ordonné le partage des parcelles entre les héritiers et la licitation des biens indivis (vente aux enchères). Elle demande au tribunal de grande instance de Basse-Terre d’exécuter ses décisions. Depuis, des ventes aux enchères ont lieu de manière régulière, la prochaine ayant donc lieu demain.
Or, durant cette période de procès, des héritiers ont vendu des terrains. Les nouveaux propriétaires – dont la famille Webster- possèdent des titres de propriétés en bonne et due forme. Bien que ces ventes aient été actées chez le notaire, les parcelles concernées sont vendues aux enchères dans le respect de la décision de la cour de cassation, la prochaine ayant lieu demain. D’où la colère de la famille Webster qui est déterminée à faire annuler cette vente et les autres qui suivront.
Début septembre l’année dernière, lors d’une réunion en préfecture, le collectif avait demandé au préfet d’intervenir auprès de la justice et lui avait fait comprendre que «si elle prenait la mauvaise décision», il y aurait des conséquences sur le territoire. «Saint-Martin pourrait être le Bagdad des Antilles» avait lancé un membre du collectif. Le préfet avait répondu qu’il ne pouvait pas faire pression sur la justice.
C’est le même discours que le directeur de cabinet de la préfecture a tenu ce matin face aux membres de la famille Webster tout en leur affirmant qu’il comprenait la situation et ses enjeux. Julien Marie leur a toutefois demandé de débloquer la circulation afin de ne pas perturber l’île.
«C’est bloqué jusqu’à demain. (…) Je suis né ici, vous êtes en train de prendre mon enfance et vous êtes en train de me dire qu’il faut que j’accepte… non, non, Monsieur, je suis prêt à mourir aujourd’hui», a déclaré un membre de la famille Webster au directeur de cabinet.