11.02.2022

La Fondation de France veut aider à "construire une société plus solide"

Après le passage de l’ouragan Irma, la Fondation de France avait récolté 15 millions d’euros pour venir en aide aux populations sinistrées, 12 millions ont été destinés à Saint-Martin, les 3 autres à d’autres îles de la Caraïbe (Haïti, Cuba, Dominique). Quatre ans et demi plus tard, la Fondation intervient toujours à Saint-Martin dans une phase dite de «relèvement».

«De manière générale, la phase d’urgence après une catastrophe représente 15 % de nos actions. Nous préférons orienter davantage notre travail sur le relèvement après la catastrophe», précise Karine Meaux, responsable de Département Solidarités internationales et Urgences au sein de la Fondation de France.

Par relèvement, il faut entendre accompagnement des acteurs sur le terrain à (re)construire le territoire au sens large du terme. A Saint-Martin, la Fondation de France s’est ainsi focalisée sur l’accompagnement des associations locales. Depuis un an, aux côtés d’Initiative Saint Martin Active, elle mène un programme visant à renforcer les capacités des associations. Mardi dernier, elle a signé une convention avec la Collectivité pour le financement d’autres dispositifs ayant cette même finalité ; la Fondation apportera 60 000 euros et la COM 72 000 euros.

«Cet accompagnement doit permettre aux structures locales de mieux se structurer, d’acquérir des compétences et ainsi de pouvoir répondre à des appels à projets dont les dossiers sont parfois complexes à monter», confie Karine Meaux. Elles seront par exemple aptes à solliciter d’autres aides pour poursuivre le travail déjà engagé post Irma et financer de nouveaux projets.

«Irma a été révélateur pour nous », avoue Karine Meaux ; la fondation de France s’est aperçue que ses actions étaient peu développées en outre-mer. «Outre ceux liés à l’urgence après une catastrophe, nous avons des programmes dans divers domaines comme la santé des jeunes, l’habitat digne… », souligne-t-elle. La Fondation de France dispose d’environ 40 projets or peu d’associations ultramarines en bénéficient en raison de ce manque de capacité logistique à les solliciter et les mettre en place.

«Nous essayons de saisir l’opportunité d’une catastrophe pour construire une société plus solide, un réseau associatif plus solidaire, etc.», conçoit Karine Meaux qui, au cours des dix-huit déplacements réalisés à Saint-Martin depuis le passage d’Irma, a déjà constaté cette dynamique, une collaboration et une meilleure connexion entre les différents acteurs qui ne cessent de grandir.

Estelle Gasnet