23.02.2022

Un SDF condamné à de la prison pour violence avec un couteau

Début février, un jeudi en milieu de journée, le contrôleur du marché à Marigot demande à un homme sans domicile fixe, de pas emprunter un passage sur le site. Le SDF réagit mal et sort un couteau. Au même instant, des gendarmes en patrouille, aperçoivent la scène et interviennent aussitôt.

L’individu, JR âgé de 56 ans, est arrêté. Il est convoqué le lendemain devant le tribunal de proximité de Saint-Martin mais demande un délai pour préparer sa défense. Son procès a été renvoyé à ce jour. Dans cette attente, il avait été placé sous mandat de dépôt. Il a donc comparu en visioconférence de la maison d’arrêt de Basse Terre.

Le contrôleur était présent à l’audience en sa qualité de victime. A la barre, il a expliqué que le jour des faits, il a été appelé par les commerçants ambulants car JR qui peut être agressif, est présent sur le marché. L’agent de la COM intervient et voit «sa mort de près» lorsque JR sort un grand couteau. De son côté, JR explique qu’il a voulu «se défendre car l’agent avait sorti sa matraque pliable».

La situation de précarité dans laquelle le prévenu se trouve, rend difficile l’affaire. De plus JR consomme régulièrement des produits stupéfiants et refuse d’intégrer un centre pour être soigné. Il a déjà été condamné pour dégradations, la dernière fois étant fin 2020.

La procureure a requis une peine de huit mois de prison, une interdiction de détenir une arme pendant trois ans et de séjour à Saint-Martin pendant cinq ans ainsi que son maintien en détention. La procureure a également indiqué qu’elle allait le poursuivre pour les outrages et insultes qu’il a proférées à l’encontre du contrôleur lors de l’audience.

Son avocate a demandé à ce qu’une obligation de soins soit ordonnée et que son client puisse être suivi à Paris, sa ville natale où il souhaite retourner.

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de huit mois de prison, le maintien en détention, une interdiction de détenir une arme pendant quatre ans et de séjour à Saint-Martin pendant cinq ans. JR devrait être pris en charge par les services pénitentiaires et recevoir une aide pour pouvoir être transféré en métropole.

Le tribunal a également reçu la partie civile du contrôleur ; JR doit l’indemniser à hauteur de 500 euros au titre du préjudice moral.

Estelle Gasnet