Un père accusé de viol à tort par sa fille de 12 ans
Un homme originaire de la Dominique et âgé de 43 ans avait été accusé début 2021 d’avoir violé et agressé sexuellement sa fille mineure pendant cinq ans. Il avait été mis en examen et une information judiciaire avait été ouverte. Après plusieurs mois d’enquête, le juge d’instruction a rendu une ordonnance de non-lieu à son encontre.
En octobre 2020, les services de l’Education nationale ont alerté le parquet de la situation d’une élève âgée de 12 ans, celle-ci écrivait dans un cahier que son père la violait depuis l’âge de sept ans. Deux mois plus tard, l’assistance d’éducation de l’établissement alertait de nouveau le parquet. C’est ainsi qu’une enquête pénale a été ouverte.
Les investigations ont permis de découvrir que la jeune fille avait confié à sa meilleure amie dans son fameux cahier que son père la violait, de même que son oncle et que son père avait aussi agressé sa cousine. L’amie lui avait conseillé de porter plainte mais elle avait refusé pour protéger sa sœur qui allait naître. Aux enquêteurs, la jeune fille a décrit les abus sexuels (caresses sur le sexe à partir de 6 ans, pénétration vaginale à 8 ans, etc.). Un examen gynécologique a été réalisé et a révélé une défloration ancienne qui pouvait correspondre aux faits décrits. Elle a aussi essayé de se suicider et s’est automutilée. Elle a en outre confié que son père la frappait avec une ceinture.
Un examen psychologique a également été ordonné et il a été constaté que la jeune fille souffrait de graves troubles de la personnalité. Pour les médecins, elle aurait pu inventer les viols et autres agressions pour se venger de son père qui a souvent trompé sa mère. Toutefois, ils ont confirmé qu’elle était dans une réelle détresse psychique, notamment depuis que sa mère est partie de Saint-Martin pour aller accoucher à Curaçao.
L’entourage de la jeune fille (sœurs, grand-mère, mère) a été entendu et personne n’a donné des éléments pouvant confirmer les faits dénoncés ; ses sœurs ont seulement confirmé que leur père l’avait frappée une fois.
Fin janvier 2021, le père a été mis en détention provisoire puis sous contrôle judicaire en mai. Il a maintenu ses déclarations tout au long de l’enquête au sujet des agressions sexuelles : il n’a jamais violé sa fille. Il a toutefois reconnu sur la fin de l’enquête l’avoir frappée.
Auditionnée à plusieurs reprises, la jeune fille a raconté des faits contradictoires et n’a jamais pu s’en justifier ou s’en expliquer. Elle a aussi reconnu que son père était non violent. S’il s’avère que l’examen gynécologique laisse supposer qu’elle a effectivement pu être victime d’une agression sexuelle, les auditions de la famille et ses propres déclarations décousues ne permettent pas d’affirmer que l’auteur est son père. Aussi celui-ci a-t-il été mis en hors de cause début février.