Gestion des déchets : en quoi consiste le nouveau projet de Verde SXM
Depuis plus de 13 ans, la société Verde SXM assure la gestion de l’ensemble des déchets de la partie française à l’écosite à Grandes Cayes. Elle traite les déchets ménagers, recycle et valorise les déchets recyclables.
Une partie de cette revalorisation est réalisée sur place. Par exemple, la société produit des graviers et sables de verre à partir des bouteilles en verre broyées, du compost à partir des déchets verts. Ce qu’elle ne peut pas traiter localement, elle l’envoie dans des centres spécialisés. Comme les cartons et emballages ménagers qui pressés et envoyés pour tri et valorisation en Guadeloupe, les huiles usagées qui sont elles régénérées dans une unité spécialisée en métropole, les déchets d’équipements électriques qui sont triés et transférés vers des filières spécifiques en Guadeloupe et vers les marchés internationaux, etc.
En ce qui concerne les déchets qui ne peuvent pas être recyclés, ils sont enfouis dans une installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND). Cette installation arrive bientôt à saturation. Aussi la société Verde SXM a-t-elle souhaité à mettre en place un autre dispositif pour gérer ces déchets qui ne peuvent pas être triés, le projet PI. «Il va permettre de détourner de l’enfouissement de ces déchets. Ceux-ci seront stérilisés et transformés sur site en matière sèche et propre, appelée combustible solide de récupération (CSR). Le CSR sera chauffé (gazéifié) à basse température pour produire de l’électricité et de la chaleur», explique Verde.
Il s’agit d’un «procédé novateur en trois étapes qui met en série des technologies matures et éprouvées des zones soumises à fortes contraintes climatiques et environnementales. PI permettra de répondre de manière efficace à la complexité de gestion des déchets (différence de teneur en eau, potentiel énergétique, composition chimique, etc.) », précise Verde.
La première étape sur l’hygiénisation, l’homogénéisation et la transformation du déchet en combustible. Grâce à un processus mécanique augmentant leur température jusqu’à 150°C, les déchets sont stérilisés et transformés en matière sèche et homogène, soit en CSR. Puis, la seconde étape consiste en la décomposition (“smoldering”) des CSR, ne l’inertage des résidus solides et en la formation du syngas. Les CSR sont gazéifiés à basse température (350°C environ) ce qui permet d’éviter la production de polluants (notamment dioxines et furanes) et de produire du Syngas, un gaz de synthèse. Les cendres, entièrement inertes, seront récupérées à la fin du processus. La dernière étape est la valorisation énergétique et la récupération des métaux : le Syngas est brûlé à 900°C pendant au moins deux secondes pour éliminer tout résidu polluant et produire de l’énergie renouvelable (électricité et chaleur). Les métaux valorisables seront ensuite extraits des cendres.
Ces trois étapes se dérouleront sous un hangar qui ne sera pas visible des habitations. «Les bruits de fonctionnement ou les vibrations de l’installation ne seront pas perceptibles par le voisinage, suffisamment éloigné. Le CSR (matière sèche et propre) sera stocké sur le site dans une zone de stockage spécifique, permettant d’éviter tout impact olfactif et risque de pollution», assure la société qui précise également que le flux de camions autour du site ne sera pas augmenté. «Il s’agira du même tonnage entrant qu’aujourd’hui mais traité différemment. La vitesse des camions sur le site sera limitée, comme aujourd’hui, et leur capotage lors du transport des déchets obligatoire», explique-t-elle.
«Divisant par 10 la mise en décharge des déchets, le projet PI permettra de réduire les pollutions potentielles d’eau, d’air ou de sol liées à cette dernière. Il permettra de contribuer à l’autonomie énergétique de l’île et à introduire de l’énergie verte dans le mix énergétique de Saint-Martin », convient Verde.
Afin de réaliser ce projet, la société doit demander une autorisation environnementale. Dans ce cadre, une enquête publique est organisée. Elle est actuellement en cours. La population peut soumettre ses observations en collectivité jusqu’au 28 juillet