Thierry Verres veut réorganiser la police territoriale
En postulant à ce poste vacant, il savait que les enjeux étaient grands. Thierry Verres, ancien capitaine de gendarmerie et adjoint au commandement de la compagnie de Saint-Martin, a côtoyé sur le terrain pendant quatre ans la police territoriale. Il en connaissait les failles, toutefois, il a souhaité devenir son nouveau directeur.
«Je suis très fier d’être votre nouveau directeur», a-t-il assuré aux 34 agents lors de sa prise de fonction le 1er février. «Et nous allons grandir ensemble.» A travers cette nouvelle responsabilité, Thierry Verres veut «apporter sa contribution à la population et au territoire» qu’il l’a accueilli après Irma. «C’est un moyen pour moi de rendre ce qu’il m’a donné, d’apporter quelque chose au territoire», confie-t-il.
Sa principale volonté est de «réorganiser» la police territoriale pour qu’elle puisse fournir un travail reconnu par les administrés et «d’augmenter les compétences techniques et opérationnelles». Tout d’abord des formations sont organisées, «il n’y en avait pas eu depuis dix ans !», note Thierry Verres, conscient aussi de la nécessité de la mise en place d’un «véritable encadrement ». «Il existe un réel potentiel mais il est inexploité», a-t-il pu constater.
«La première mission d’une police territoriale est de protéger et servir la population», rappelle le directeur. Mission qui ne peut être accomplie que sur le terrain. Or, l’absence - du moins une présence pas assez fréquente - de policiers territoriaux sur la voie publique a été durant de nombreuses années, l’une des principales critiques de la population. Aussi Thierry Verres a-t-il révisé l’organisation des patrouilles.
L’une des premières consignes a été de réduire celles en voiture au profit des patrouilles pédestres ou à vélo. «Nous avons renforcé notre présence dans les quartiers. Nous sommes une police de proximité et devons le montrer », conçoit le directeur. Suite à un vol à main armé lors duquel un touriste a été blessé il y a un mois et demi environ, «nous avons mis en place des patrouilles pédestres le soir de 20h à 23h sur le boulevard à Grand Case», ajoute-t-il. A Marigot également, des agents circulent à pied tous les jours de 15h à 18h. «Cela rassure la population, nous avons de bons retours des commerçants», rapporte Thierry Verres.
Les spectateurs du défilé du 14 juillet à Marigot ont aussi pu observer un nouvel équipement de la police territoriale, à savoir trois motos. «En fait, elles ne sont pas nouvelles. Elles avaient été commandées il y a une quinzaine d’années mais étaient dans le garage depuis une dizaine d’années. Nous les avons donc fait réviser pour les remettre en circulation», explique Thierry Verres.
Autre action renforcée, les contrôles sur la voie publique. Durant de nombreuses années, parquet et gendarmerie se sont étonnés de ne recevoir aucun dossier de la police territoriale. Désormais les choses devraient changer, les agents vont réaliser des contrôles et interpelleront celles et ceux qui créeront des troubles à l’ordre public avant de les livrer aux forces de l’ordre.
Les policiers territoriaux seront également prêts à intervenir après le passage d’un cyclone et ainsi participer à la lutte contre les pillages aux côtés des gendarmes. «Nous serons aussi présents lors du passage d’un cyclone. Il y aura un policier territorial dans chaque abri », déclare le nouveau directeur.
En s’appuyant sur ses 37 années d’expérience au sein de la gendarmerie durant lesquelles il a commandé cinq grosses unités, Thierry Verres cherche à redonner ses lettres de noblesse à la police territoriale. Il mise aussi sur l’implication des agents et leur détermination à protéger et servir les Saint-Martinois. Et d’insister sur une meilleure formation pour accroître les résultats sur le terrain. «Nous devons aussi faire en sorte d’être capables de former celles et ceux qui seront les prochains directeurs », estime-t-il.
A suivre : le portrait de deux Saint-Martinois qui ont récemment fait le choix d’intégrer la police territoriale.
