14.09.2022

Violences conjugales : le tribunal relaxe un homme de 29 ans

Un homme âgé de 29 ans a comparu mercredi matin devant le tribunal de proximité de Saint-Martin pour des faits de violences et dégradations le 19 août et violation de domicile et dégradations le 9 septembre. Il a fait l’objet d’un mandat de dépôt le jour même.

A 2H45 du matin, le 9 septembre dernier les gendarmes interviennent à un domicile situé Hameau du Pont pour des faits de violation de domicile et dégradation. Ils se retrouvent face à une femme « en état de choc », « affolée ». Elle explique avoir entendu du bruit dans la maison, que son concubin AA s’est introduit dans la maison de manière illégale en utilisant « une pince à épiler ». Puis qu’il a cassé sa vaisselle, du matériel, qu’il a été violent et qu’il l’a insultée.

Les gendarmes constatent sur les lieux que la porte est verrouillée et il ny a pas dinfraction. Ils observent toutefois des dégradations sur la vaisselle, matériels et que la jeune femme présentent des traces de coups sur son visage. Celle-ci indique vivre dans cette maison qui appartient au père d’AA, «la squatter le temps de retrouver un logement ».

Les gendarmes se mettent à la recherche du concubin et vont l’interpeller quelques instants plus tard sur la route de Galisbay en compagnie d’une femme, « sa nouvelle copine » déclarera le prévenu.

Dans le box des accusés, A.A explique qu’il ne s’est pas rendu sur les lieux ce soir-là, qu’il n’a jamais vu la victime ce soir-là et qu’ils ne lui a jamais proposé de vivre dans cet appartement car il entretient des rapports conflictuels avec son père.

Par ailleurs la juge a précisé que les gendarmes étaient déjà à la recherche du prévenu suite à une plainte déposée par la même victime le 19 août. « Je n’étais pas au courant », atteste-t-il. La jeune femme avait dit avoir été battue à plusieurs reprises. «Nous étions à la pêche à Marigot, j’étais sur mon téléphone, il m’a fait une crise de jalousie, m’a giflée, m’a rattrapée puis a claqué ma tête sur le sol et m’a séquestrée toute la nuit », avait-elle déclaré. Elle a eu un ITT de 3 jours suite à des contusions, des hématomes et un état de stress post traumatique.

Le prévenu nie toutes ces accusations. «Je n’ai jamais pêché avec madame », assure-t-il. Selon lui, «elle est simplement jalouse car il a une nouvelle copine ».

Le procureur a indiqué la particularité des violences terribles sur la victime. « Si l’on retient les paroles de AA, la victime aurait monté un complot contre lui, pour lui nuire », or « nous sommes sur des faits de violences conjugales », veut-il faire reconnaître.

Le représentant du ministère public a requis une peine de 18 mois de prison dont 6 mois assortis d’un sursis probatoire pendant une période de 2 ans comprenant une obligation de soin et sollicité le maintien en détention pour éviter la récidive.

L’avocat du prévenu a insisté sur l’absence de témoins à charge du dossier contre son client. « Les déclarations de Madame sont confuses, la nouvelle copine de monsieur n’a pas été entendue par les gendarmes, nous avons simplement la parole de monsieur contre celle de Madame». Il demande la relaxe de son client en absence de preuve concrète à son égard.

Après en avoir délibéré, le tribunal a relaxé l’individu AA.

Siya TOURE