Pour que l'argent des marchés publics bénéficie davantage aux entreprises locales
Faire en sorte que les entreprises locales «soient le mieux armées» pour répondre aux prochaines et grosses commandes publiques que vont notamment passer l’Etat et la Collectivité, tel est le but de l’observatoire de la commande publique qui vient d’être mis en place à Saint-Martin.
«L’idée est de créer un lieu d’échange et de débats entre les acheteurs et les entreprises », confie le préfet. «Que les entreprises soient associées à la prise de décision », ajoute le président de la COM. Vincent Berton et Louis Mussington ont constaté que «le regain économique bénéficiait inégalement aux entreprises saint-martinoises, notamment à celles du BTP», car celles-ci peinent à répondre aux marchés public et à être sélectionnées.
C’est pourquoi via cet observatoire de la commande publique, l’Etat et la Collectivité souhaitent pallier ces difficultés. Outre un dialogue entre les deux parties, il est aussi demander aux acheteurs que sont l’Etat, la COM, le port, l’hôpital, les bailleurs sociaux, la Semsamar, de «faire en sorte que les marchés soient suffisamment allotis ». C’est-à-dire que les marchés comprennent un certain nombre de lots afin qu’un plus grand nombre d’entreprises locales – même de petite taille- puisse y répondre.
Autre frein que l’observatoire doit lever, le manque de formation. «On a constaté qu’on n’a pas d’offre de formations qui permettent de répondre aux besoins des entreprises en main d’œuvre. Et ça c’est un gros problème» a indiqué le préfet. Cela est « d’autant moins compréhensible», souligne Vincent Berton qu’il «y a des budgets importants pour la formation, qui ne sont pas dépensés». « Pourquoi n’y a-t-il pas de formations ciblées ? » s’‘interroge également Louis Mussington. « Le BTP vient de nous dire qu’il n’y a pas de formations pour préparer des jeunes aux métiers de maçon, plombier, et autres », précise-t-il. Une réunion « en urgence » entre la collectivité, la préfecture et Pôle Emploi va bientôt être organisée afin de définir un plan d’action pour lancer les formations dans les meilleurs délais.Les enjeux du bon fonctionnement de l’observatoire de la commande publique sont grands dans la mesure où d’importants marchés publics vont être passés : construction de la cité administrative et judiciaire, le collège 900 ou encore la médiathèque. «Il y aura de l’argent public mais il faut que contrairement aux années précédentes, cet argent profite au monde économique local, que le monde du BTP soit dans la boucle, ce qui n’était pas le cas », convient le président de la COM. Et d’insister : «il faut construire le pays avec le pays ».
Louis Mussington a en outre annoncé que les calendriers des prochains marchés publics seront communiqués en amont pour que les entreprises locales puissent s’organiser en termes de recrutement, etc.
Il faut « une mobilisation générale pour que l’argent des marchés publics ruisselle à Saint-Martin, que les jeunes du territoire puissent trouver du travail, que la collectivité puisse avoir des retombées fiscales et que les entreprises saint-martinoises bénéficient des marchés publics», estime aussi le préfet.