Dengue : des épidémies inédites par leur durée aux Antilles entre 2019 et 2021
«Les Antilles ont dû faire face entre 2019 et 2021 à des épidémies de dengue inédites par leur durée. En Guadeloupe et en Martinique, ces épidémies sont les plus longues jamais enregistrées depuis le début de la surveillance de la dengue dans ces territoires », révèle Santé Publique France dans son rapport annuel 2021.
En Martinique, plus de 33 000 cas cliniquement évocateurs ont été recensés et plus de 24 000 en Guadeloupe. «Ces épidémies ont été concomitantes de l’épidémie de Covid-19 et ont engendré de fortes tensions au niveau des laboratoires réalisant les tests RT-PCR à la fois pour la Covid-19 et la dengue », note Santé Publique France.
47 cas graves et 17 décès ont été enregistrés en Martinique. En Guadeloupe, «l’épidémie a été moins sévère » : trois cas graves et deux décès ont été enregistré. A Saint-Martin un cas grave suivi d’un décès a été recensé, aucun à Saint-Barth.
«Bien que proches géographiquement, les épidémies de dengue dans [les quatre îles françaises des Antilles] ont été provoquées par des sérotypes différents des virus de la dengue: majoritairement le sérotype DENV-1 à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, DENV-2 en Guadeloupe et DENV-3 en Martinique», a pu constater Santé Publique France.
Il a en outre été observé une hausse des cas pédiatriques : en 2021, ils représentaient 15 % de la totalité des cas contre 8 % en 2018. «La proportion de cas sévères a également augmenté (27 % parmi les cas hospitalisés en 2021 pour moins de 20 % auparavant) », souligne Santé Publique France qui précise que «la sévérité était principalement caractérisée par une atteinte d’organe (insuffisance rénale ou hépatique) ».La Réunion est aussi concernée : «avec plus de 30000 cas confirmés biologiquement en 2021 et plus du double pour les cas cliniquement évocateurs, l’ampleur de l’épidémie est la plus importante depuis 2018. »Aux Antilles et à la Réunion, 97 000 cas de dengue ont été recensés entre 2019 et 2021. «La consolidation des dispositifs de surveillance, notamment au niveau hospitalier, doit rester une priorité dans les années à venir », convient Santé Publique France.