Aptitude au commandement de la petite pêche : 9 pêcheurs se forment pour obtenir le certificat
La formation au certificat d’aptitude au commandement de la petite pêche débute officiellement ce lundi à 16 heures. Elle a été présentée plus tôt dans la matinée lors d’un point de presse par les élus de la Collectivité.
La responsable du projet, Fabiola Rioual, explique c’était «un projet attendu depuis longtemps». Saint-Martin compte dix-sept marins-pêcheurs déclarés et une vingtaine travaillant de manière informelle. Comme dans les autres îles des Antilles françaises, le développement du commerce maritime doit être une priorité. C’est un axe important de la stratégie d’économie bleue actuellement abordée par la Collectivité.
«Personnellement, c’est un projet ancien et je suis très heureuse aujourd’hui de la mise en place de cette formation afin de donner à nos pêcheurs des droits. Ils seront formalisés et certifiés », a déclaré la vice-présidente Dominique Louisy.
La sénatrice, Annick Petrus, se réjouit de la ténacité mutuelle entre les partenaires pour avoir porté ce projet et souhaite une réussite à la formation afin que « les pêcheurs vivent de l’élément naturel qu’est la mer qui les entoure ». Et d’ajouter : «nous attendons vos poissons».
A l’issue de cette formation, les marins-pêcheurs obtiendront le certificat d'aptitude au commandement à la petite pêche (CACPP).
Le CACPP est un titre polyvalent qui, entre autres, permet à son titulaire d'exercer des fonctions de niveau administratif en tant que capitaine sur des navires de moins de 9 mètres armés à la petite pêche. À la suite de l'obtention de leur certification et à la réalisation de l'enrôlement de trois mois, ces marins-pêcheurs bénéficieront des orientations de la croissance verte et de l’économie bleue, accompagnement, promotion économique et de la direction de l'emploi de l'apprentissage et de la formation professionnelle.
L’objectif de cet accompagnement est de conseiller les marins-pêcheurs dans leurs démarches d’entrée dans le métier, de leur apporter des fonds pour faciliter l’implantation de leurs activités et de mobiliser des fonds européens pour l’achat ou la réparation de leurs navires. Ce projet a pour objectif le développement durable de l’emploi dans le secteur de la pêche.L’établissement de formation retenu à l’issue d'une procédure de marchés publics est l’école de formation professionnelle maritime et aquacole (EFPMA). «Volonté et l’engagement personnel sont les qualités nécessaires vers la réussite », a déclaré le président de l’EFMPA, Guy-Marc Sufrin. « Cette formation est importante pour les pêcheurs dans la mesure où ils seront certifiés à l’issue et auront des droits avec leur statut comme des subventions», a-t-il ajouté.
La formation est divisée en deux blocs. Le premier bloc se déroule à Saint-Martin et comprend des modules transversaux et des cours de remise à niveau spécifiques. Le second bloc se déroulera en Martinique et comprendra des modules spécifiques et un examen final.
La formation mobilise huit intervenants pour une durée totale de 306 heures, elle prendra fin le 7 février 2023. Pour améliorer la préparation des 9 stagiaires, la Collectivité a souhaité rajouter 100 heures de plus à la formation initiale prévue.
Parmi les neuf stagiaires figure Marie : « notre première femme marins-pêcheurs à Saint-Martin ! », a annoncé fièrement Fabiola Rioual. Elle a souhaité entreprendre cette formation afin d’être certifiée. Pêcher est une vocation pour elle, transmise de génération en générations dans sa famille. « Depuis petite je pêche avec mon père », confie-t-elle. Consciente que cela va être dur en étant la seule femme dans la pêche, elle n’a pas peur pour autant, au contraire c’est sa motivation.
La Collectivité étudie la possibilité de mettre en place un tutorat pour couvrir une partie des frais liée à l'enrôlement de trois mois à la suite de l'obtention de la certification.
Ce projet est cofinancé par le fonds social européen (FSE) et la COM. La section syndicale des marins-pêcheurs de Saint-Martin, Pôle Emploi, la CCISM, direction de la mer et le DEETS sont partenaires du projet.