« L’Amour de l’art n’est pas cadenassé sur la peinture. Je pratique ce que je peux pratiquer »

Musicien, cuisinier, théâtreux, peintre… Platon est un homme de création, un touche à tout. Cuisinier de métier, il aime créer des choses nouvelles, souvent à partir de mets antillais (de part ses origines guadeloupéennes) qu’il magnifie à sa façon. Il aime beaucoup faire des décorations qui sortent de l’ordinaire avec des couleurs. Au début de sa carrière, Platon a son restaurant sur Paris et quand il s’installera à Saint-Martin il travaillera en tant que chef dans des villas aux Terres basses. Et puis un jour il devra arrêter ce métier. Mais si on parle là d’art culinaire, parlons aussi d’autres arts qui touchent Platon…

« La musique m’emporte, c’est ma passion »

Platon joue du saxophone, il lui arrive de faire des concerts privés ou de jouer sur les marchés. Et lorsqu’il est dans son appartement il joue aussi du piano mais ça, c’est confidentiel. « je suis très éclectique au niveau musique, je vais pleurer sur un opéra, me réjouir sur une salsa, je reçois des émotions à tous les niveaux ».

La peinture « j’y suis venu plus tard, pendant longtemps je ne voyais aucun intérêt pour cet art ».

A l’époque à Paris, c’est pendant une exposition au musée d’Orsay, dans la salle des impressionnistes, que Platon reste «scotché» devant un Turner. « Je voyais le tableau vivant, quel bonheur, un vrai coup de foudre ! ». Et de là part son engouement pour la peinture, il fera beaucoup de musée : le Louvre, l’Orangerie, Marmottan… Il s’intéressera beaucoup aux impressionnistes et passera des heures au musée Marmottan, non loin de son restaurant, devant des œuvres de Monet.

Un jour, quelqu’un lui promet un tableau, il imagine tout à fait la place de ce tableau sur son mur chez lui et puis finalement elle ne lui donnera jamais. C’est à ce moment là qu’il décide de faire ces tableaux lui-même. Il achète son matériel, regarde des tutos et se fait aider par Mhelen qui le conforte dans son plaisir de peindre. Il débute par la peinture à l’huile et puis il se rend compte qu’il doit prendre des cours pour approfondir son art. C’est donc avec Aurélien, de Sol Art qu’il apprendra beaucoup sur les techniques de la peinture. Et là « ça a été un peu magique, j’ai réussit à faire des choses que je ne m’attendait pas à faire et surtout je ne me prends pas la tête, je ne me prends pas pour un génie, mais j’aime ce que je fais et j’ai envie de le faire partager ». Il acquière donc différentes méthodes pour peindre à l’aquarelle, à l’huile et à l’acrylique. Pour lui « l’aquarelle c’est magique, vous ne pourrez jamais faire deux fois la même aquarelle, parce que ça réserve des surprises en séchant. L’acrylique me donne de bons résultats et sèche vite, mais ça ne me permet pas d’avoir de beaux glacis comme avec la peinture à l’huile. L’huile est ma préférence, mais l’inconvénient de l’huile c’est qu’on utilise des médiums, qui peuvent être toxique dans une pièce fermée ».

Platon peint plus particulièrement des paysages, quand il commence une peinture il ne sait pas ce que ça va donner au final, il peut peindre des arbres, des fleurs, des oiseaux qui n’existent pas, qu’il invente mais toujours dans l’onirisme, la joie, la candeur.

Il y a aussi le théâtre dans sa vie

Platon faisait également du théâtre depuis des années, mais depuis Irma et avec le déménagement de la salle, il a dû, à contre-cœur, mettre le théâtre en « stand-by, juste pour un temps » espère t-il. « J’habite du côté de Marigot et je ne peux pas conduire la nuit ». Mais il avoue toutefois être très occupé entre sa musique, sa peinture et sa petite chienne Nouméa.

Et lorsqu’on demande à Platon s’il a un futur projet… du tac o tac il répond « la céramique ! Je trouve ça très très beau »

Platon s’essaye donc à la céramique, il a toujours voulu faire de la céramique. Un jour, on lui offre un cours, en sortira un chat au couleur de Platon. Mais il ne veut pas s’arrêter là, non, il veut faire les « biscuits » lui-même, créer des objets. Il est donc en cours de recherche d’élève pour pouvoir accéder à un atelier de cours de modelage.

Platon expose ses toiles au Goût du Vin à Marigot, à partir du samedi 24 décembre.