En quoi consiste le travail des gendarmes de la cellule d’identification criminelle
Maxime Wintzer, lieutenant-colonel de la gendarmerie des îles du nord, a invité la presse lundi dans le cadre d’une évaluation de la cellule d’identification criminelle (CIC) des îles du nord. L’occasion de présenter le plateau technique de la cellule, situé à La Savane et de faire découvrir le travail fondamental pour les enquêtes.
Il s’agit de l’une des unités les plus importantes. A Saint-Martin, ils sont quatre techniciensd’identification criminelle, (TIC) : les adjudants-chef Florence Gonon, Sébastien Gallais, l’adjudant Cindy Jeannes et le maréchal des logis-chef Florence Grenier. Ils interviennent sur les scènes d’infractions graves pour procéder à la recherche et au traitement criminalistique des indices.
Les TIC participentannuellement à un exercice organisé par le pôle judiciaire de la gendarmerie nationale. Ils reçoivent un colis avec « des empreintes digitales » et doivent traiter celles-ci et effectuer les recherches comme dans le cadre d’un vrai dossier. « Nous sommes évalués sur la manière de traitement, sur la qualité de nos photos, ou la qualité des empreintes qui auront été révélées », explique l’adjudant-chef, responsable de la CIC des îles du nord,Florence Gonon.
Toutes les empreintes digitales sont révélées par les TIC dans leur laboratoire à la Savane, elles correspondent à un groupe de forme, des minuties. « Une fois qu’elles sont exploitables à notre niveau, on les scanne et on les transmet au fichiers automatisés des empreintes digitales (FAED) à Cergy Pontoise », indique l’adjudant-chef Florence Gonon. A ce stade, les TIC des îles du nord n’ont pas connaissance de l’identité. Après avoir transmis les données, les gendarmes reçoivent l’information par le FAED. Pour un dossier urgent, les résultats sont fournis en quelques jours.
Quant à l’ADN, il est envoyé en métropole pour être analysé en laboratoire. Encas d’urgence, les résultats peuvent être communiqués dans les 48h. En cas d’homicide, la CIC travaille avec la compagnie Air France qui transporte l’échantillon qui placé dans la cabine du pilote. Il est par la suite récupéré à l’aéroport à Roissy par une équipe de la gendarmerie puis transporté au laboratoire, explique la responsable de la CIC.Considéré par de nombreuses personnes comme une preuve infaillible, l’ADN n’a toutefois pas de place privilégiée dans le droit pénal, c’est une preuve importante sans toutefois être un élément déterminant, il peut être contesté. « Par exemple, si l’on retrouve de l’ADN sur une paire de lunettes, mégot de cigarette sur la scène d’un crime, il a pu être déposé par une autre personne », explique la responsable de cellule d’identification criminelle. Donc, cela peut être discutableet discutée au sein d’un procès.
Cela peut être le même cas pour les empreintes digitales, ce sont des indices matériels importants, au sein d’une enquête, d’un procès. Elles peuvent être discutées mais difficilement contestables tant que la fiabilité des résultats de la comparaison n’est pas sérieusement critiquable.
Afin d’apporter ces preuves scientifiques, les techniciens d’identification criminelle ne restent pas seulement au laboratoire mais sont amenés aussi à être sur le terrain pour tout type d’affaire. Ils vont essentiellement sur des grandes infractions telles que les vols à mains armés, braquages, viols, incendies, homicides, des suicides ou ceux qui sont maquillés en suicide. « On nous demande ce que l’on appelle des levées de doutes. Nous travaillons sur le corps pour voir s’il y a des indices suspects », explique Florence Gonon. Ils peuvent assister aux autopsies pratiquées par des légistes qui viennent de Guadeloupe.
La CIC intervient aussi sur les « sériels » par exemple, sur une série de vols de voitures dans un même secteur. Les techniciens sont appelés pour apporter un indice supplémentaire si leurs collègues des brigades sont sur d’autres faits. Ils ont des moyens techniques pour identifier les véhicules dont le numéro de série du moteur a été maquillé, pour reconstituer celui-ci.
Enfin, dans le cadre de l’enquête, la cellule d’identification criminelle est amenée à partager des informations avec ses homologues de la partie hollande, si une empreinte n’est pas révélée dans leur base de donnée, elle va s’assurer qu’elle ne soit pas révélée dans la base hollandaise.