Baisse du chômage : le pari est-il tenu ?
En septembre 2021 lors des manifestations du collectif, le préfet de l’époque s’était engagé à faire baisser le taux de chômage en 2022, notamment celui des jeunes. Serge Gouteyron avait souhaité la mise en place d’outils et dispositifs avec différents partenaires de l’Etat, dont des accompagnements des demandeurs d’emploi dans leurs démarches. Fin 2022, qu’en est-il ?
Tout d’abord, le taux de chômage est rendu difficile en raison de manque de données. En effet, le taux de chômage est le rapport entre le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi et la population active ; or aucune donnée récente concernant la population active n’est disponible, le chiffre le plus récent date de 2019 dans le dernier rapport de l’Iedom. Récemment, le préfet avait indiqué qu’elle était en cours de réévaluation. Toutefois, la situation peut être appréciée avec le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi.
A fin décembre 2022, le nombre de personnes à la recherche d’un emploi (catégorie A) s’élève à 4 365, c’est 120 de moins qu’un trimestre plus tôt et 185 qu’un an plus tôt (4 %). Par rapport à septembre 2021, c’est 340 personnes en moins inscrites à Pôle Emploi (7,2%). Toutes catégories confondues, la baisse est beaucoup plus faible (-0,9%).
Six demandeurs d’emploi sur 10 sont des femmes. Elles sont 2 645 à fin décembre 2022 à rechercher un emploi, soit 35 de moins qu’il y a un an à même époque (-1,3%), 140 de moins qu’en septembre 2021 (-5%).
Pôle Emploi compte 1,5 fois moins d’hommes, ceux-ci sont 1720 à rechercher un emploi fin décembre 2022. Le marché du travail leur a été plus profitable puisqu’ils sont 150 de moins qu’il y a un an (-8 %) et 205 en moins par rapport à septembre 2021 (10,6 %).
Le nombre de jeunes de moins de 25 ans a peu évolué en un an : 470 fin décembre contre 480 un an plus tôt. Comparativement à septembre 2021, ils sont 60 de moins à être inscrits (-11,3%).
Enfin, un quart des demandeurs d’emploi se sont inscrits au cours du dernier trimestre 2022 suite à «un retour d’inactivité» (fin de maladie ou de maternité, une fin de formation, etc.). Et un peu moins d’un quart se sont réinscrits suite à un défaut d’actualisation, une radiation administrative. 6,7 % se sont inscrits pour la première fois contre 8,7 % en septembre 2021.
Fin 2022, le nombre de demandeurs d’emploi est similaire à celui enregistré dans les années 2014-2015.
