13.02.2023

Il s'excuse à la barre du tribunal d'avoir frappé son ex-compagne

Un homme a été jugé la semaine dernière par le tribunal de proximité de Saint-Martin pour des faits de violences et de menace de mort envers son ex-compagne.

C’était le 10 janvier 2022 vers 20h30, C.S, (victime) s’est rendue au domicile de AL, son ancien compagnon et père de son enfant. Il lui avait demandé de venir récupérer l’argent de la pension alimentaire qu’il lui devait.

Ce soir-là, elle le croise devant le domicile. Il était dans sa voiture et lui a fait des appels de phares. Quand elle monte dans la voiture de ce dernier, il lui fait plusieurs reproches et le ton monte. Il était jaloux indique-t-elle car il l’aurait vu parler avec un autre homme et selon lui «elle reste toujours sa femme». AL lui a porté plusieurs coups de poing au visage, notamment au niveau de l’œil gauche puis l’insulte. L’homme ne s’arrête pas là. Lorsqu’elle a voulu sortir de la voiture, il lui déchire le haut de sa robe ainsi que son soutien-gorge pour l’empêcher de partir. Finalement, la femme parvient à lui échapper mais il tente de la retrouver chez elle, pour s’excuser dira-t-il au tribunal. Pourtant, après cette scène de violence il lui a envoyé un message menaçant disant «si je te vois dans la rue, je te tue».

Le lendemain, la victime décide de porter plainte. Elle a expliqué aux gendarmes qu’elle était séparée du père de son enfant depuis deux ans après six ans de vie commune. Le médecin a établi un certificat médical et a fixé une incapacité de travail d’une durée de deux jours. La victime présentait «un certain nombre de lésions dont des hématomes, plaie sur la lèvre etc.», a indiqué la juge.

Lorsque AL est reçu à la gendarmerie, il a reconnu avoir poussé madame une première fois, et bien qu’il ait avoué l’avoir frappée, il dit avoir «juste donné deux coups de poing au visage et des insultes». Cependant, il n’admet pas avoir proféré de menace de mort, ni qu’elle soit montée dans sa voiture. Il explique à la gendarmerie qu’il avait bu deux bières avant leur rencontre. Les gendarmes n’ont rien trouvé de menaçant dans les messages sur son téléphone puisqu’ils ont été effacés.

«Pourquoi vous en êtes arrivé là ? Pourquoi avoir frappé votre ex-compagne ? » demande la juge à AL dans un premier temps, il ne répond pas et reste stoïque face à la juge puis il lâche : «je ne sais pas quoi dire… Je me suis excusé auprès d’elle», répond-il à la juge. Selon lui, la mère de son enfant exagère dans son témoignage et «c’était la première fois», ajoute-t-il.

Appelé à la barre, CS décide de ne pas se constituer partie civile. « Nous avons un enfant ensemble, je ne veux pas apporter des problèmes pour lui » déclare-t-elle. « Je ne comprends pas ce qui c’est passé. Nous avons vécu six ans ensemble et il ne m’a jamais frappée. C’était la première fois, il était jaloux. Aujourd’hui, je n’ai plus de problème avec lui ».

Selon le parquet, le tribunal reste sur sa fin dans cette affaire. « Sur le fond, peu importe que les coups aient été échangés dans le véhicule ou non. Monsieur reconnaît avoir porté deux coups de poing à l’égard de sa compagne, ce qui en soi est suffisamment grave et inacceptable pour qu’il soit déclaré coupable des faits de violences conjugales qui lui sont reprochés », expose la procureure lors de son réquisitoire.

En revanche, elle note qu’il est inconnu du service judiciaire, qu’il est présent au tribunal et que la situation s’est assainie depuis entre les deux ex-conjoints. En ce sens, elle requiert une peine de six mois d’emprisonnement assorti d’un sursis ainsi que l’interdiction de détenir une arme pendant deux ans.

Avant que le tribunal ne dise son délibéré, AL s’exprime une dernière fois, comme le permet la loi.« J’ai commis une erreur, mais quoique je dise rien ne va changer », soutient-il.

Le tribunal de Saint-Martin le reconnaît coupable et le condamne à une peine d’amende de 500 €. « Je n’ai pas mis de peine de prison avec sursis car vous vous êtes excusé auprès de votre ex-conjointe, c’était la première fois et votre situation est devenue normale » mais, « sachez monsieur que vous encouriez cinq ans d’emprisonnement aujourd’hui. Et si vous êtes de nouveau convoqué pour ce type de fait, la question de la prison se posera », lui a précisé la juge.

Siya TOURE