Pour O. Serva, un volet de la loi anti-gaspillage pose problème en Guadeloupe
Le député guadeloupéen Olivier Serva a attiré l'attention du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur l'application en Guadeloupe de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire du 10 février 2020.
Depuis le 1er janvier de cette année, les établissements de restauration rapide de Guadeloupe, disposant de plus de 20 places assises, ne peuvent faire usage de vaisselle jetable, rappelle-t-il. «Ils doivent désormais utiliser de la vaisselle réemployable en moyenne 50 fois. Cela nécessite l'usage de lave-vaisselles industriels, particulièrement consommateurs en eau sur un territoire qui en est dépourvu régulièrement, voire quotidiennement », commente Olivier Serva. «Cette situation inquiète les restaurateurs concernés, incapables pour l'heure de se conformer à la législation », a-t-il pu constater.
Le député indique par ailleurs que le territoire ne dispose pas de site de recyclage pour ces déchets. «De ce fait, des tonnes de vaisselles réemployables, en fin de vie, devront être acheminées en Europe, à 8 000 kilomètres. Quant aux déchets qui n'auront pas eu la chance d'arriver dans les centres de valorisation de l'Hexagone, ils se retrouveront dans les espaces naturels », anticipe-t-il.
Selon le parlementaire, «ce texte est inquiétant en matière d'assainissement des eaux usées. En l'absence de stations d'épuration opérationnelles en Guadeloupe et en Martinique, les détergents utilisés durant les cycles des lave-vaisselles seront directement déversés dans les cours d'eau et en mer ».Aussi a-t-il interrogé le ministre sur les dispositions qu'il envisage de prendre afin de pallier ces problématiques. Olivier Serva suggère, lui, que soit mis en place un régime transitoire par voie réglementaire et avec effet rétroactif au 1er janvier 2023 pour la Guadeloupe.
La question a été publiée au Journal officiel de la République ce jour et n’a pas encore reçu de réponse.