03.03.2023

La Croix-Rouge cherche à réduire la vulnérabilité de la population

Après dix-huit mois de présidence à la Croix-Rouge française, Philippe Da Costa, dans le cadre de sa mission, était en visite mercredi sur l’île de Saint-Martin pour rencontrer son équipe ainsi que les partenaires institutionnels de l’île.

Le président de la Croix-Rouge a souhaité mettre l’accent sur deux axes : la mobilisation et la résilience qui sont des mots forts, dans la stratégie 2030 de la Croix-Rouge. En effet, celle-ci a initié une réflexion sur la façon dont elle joue son rôle dans le renforcement de la résilience des populations. La mobilisation est aussi un point important en cas de catastrophe, comme il a été le cas en 2017, suite à Irma avec le pôle d’urgence Caraïbes. Cela a permis de ressentir la puissance de cet enjeu et de préparer les populations à la résilience, indique Philippe Da Costa.

«Il faut se préparer à être prêt en cas de catastrophe», estime le président. «L’année dernière se tenait ici une rencontre des sociétés nationales pour réfléchir à cette préparation. La plate-forme d’intervention régionale d’Amérique-Caraïbes (PIRAC) joue un rôle important pour lensemble du bassin caribéen », déclare-t-il. Grâce à la PIRAC, la Croix-Rouge intervient dans les Caraïbes et permet de concentrer les compétences ainsi que les moyens de réponse au plus près des populations vulnérables. La réactivité et la capacité de réponse en cas de catastrophe sont alors augmentées et permettent d’agir rapidement.

En effet, les Caraïbes sont l’une des régions les plus exposées par les catastrophes naturelles dans le monde, et face au réchauffement climatique, les populations de la région doivent être préparées à la multiplication et à l’intensifications de ces aléas.

Depuis Irma, un travail important est mené par les équipes de la Croix-Rouge, qui se décline de deux façons : dans la gestion des stocks d’urgence qui sont prépositionnés à Saint-Martin mais aussi dans une démarche de sensibilisation auprès de la population. En ce sens, la Croix-Rouge vise à réduire la vulnérabilité de la population, mais aussi à renforcer la capacité d’organisation et de réponse aux communautés défavorables. Pour ce faire, elle veut être plus attentionnés aux plus « fragiles ».

« La Croix rouge ce n’est pas seulement une réponse à l’urgence ou au secourisme, mais c’est d’abord la seule organisation à dimension nationale à intervenir sur tous les territoires d’outre-mer », insiste le président. « Et nous agissions sur tous ces territoires ultra-marins en prenant le temps d’un diagnostic et d’une réponse qui correspondent à chacun des territoires, il n’y a pas un modèle »,complète-t-il.

Plusieurs actions sont menées à Saint-Martin, notamment dans la lutte contre les diverses formes d’exclusions, la santé, la prévention, la réduction des risques de toxicomanie, l’attention à des publics spécifiques comme les jeunes etc.

Le président, Philippe Da Costa a visité mercredi le pôle santé de Saint-Martin qui regroupe un centre de soins d’accompagnement, de prévention en addictologie et aussi un centre gratuit d’information et de dépistage. La visite s’est poursuivie à la crèche de la Croix-Rouge Pomme d’Happy, «l’atout de Saint-Martin», selon le président.

Pomme d’Happy accueille 40 enfants dont des enfants en situation d’handicap. «C’est un lieu très important, avec une mixité sociale qui accueille des enfants des familles défavorisées. C’est aussi un outil qui facilite l’insertion professionnelle et qui contribue à rompre l’isolement social de certaines familles de l’île, un élément important à mon sens », conçoit le président de la Croix-Rouge qui est aussi docteur en sciences de l’éducation.

Selon lui, la Croix-Rouge à Saint-Martin est plus solide et ancrée dans les besoins du territoire aujourd’hui, avec une dynamique de bénévoles, une trentaine de professionnels travaillant à la création d’un éventail de solutions possibles.

«Les associations ne sont rien sans les bénévoles et cest parce quil y a du bénévolat quil y a des forces vives et que les actions sont possibles. Nos sociétés ne peuvent pas être individualistes et sociales. Il est important d’être actif, connecté socialement et donner à notre société le sens de lhumanité dont elle a besoin. Chaque crise que nous traversons, permettent de remettre au centre cette humanité, solidarité », conclut Philippe Da Costa.

Enfin à Saint-Martin, il y a 55 adhérents à la Croix-Rouge mais « nous ne voyons vraiment qu’une qu’une quinzaine bénévoles dans l’action », explique Ketty Keram, présidente de la Croix-Rouge de Saint-Martin. Sept jeunes issus de classes de terminales se sont engagés cette année et interviennent deux fois par semaine, indique-t-elle.

 

Siya TOURE