La direction de l'Ehpad sera séparée de celle de l'hôpital
La gestion de l’établissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad) Bethany Home va évoluer dans les semaines à venir. Jusqu’alors placé sous la direction du centre hospitalier Louis-Constant Fleming, l’Ehpad va très prochainement avoir son propre directeur. Cette évolution a été annoncée hier par la directrice Marie-Antoinette Lampis.
A la fin des années 2010, le directeur de Bethany Home est parti à la retraite et l’agence régionale de santé (ARS) avait alors suggéré un changement dans l’organisation de la direction. Au lieu de placer un nouveau directeur propre à l’Ehpad, l’ARS a proposé que le directeur et les directeurs adjoints de l’hôpital de Saint-Martin (qui gèrent aussi l’hôpital de Saint-Barth depuis 2009) managent également l’Ehpad en vue de son intégration dans le projet de pôle médico-social à la Savane. En 2019, l’administration provisoire du centre hospitalier* a ainsi fonctionné. Puis en 2021, une convention de direction commune a été actée par les autorités nationales : la directrice et les directeurs adjoints du groupement hospitalier Saint-Martin/Saint-Barth exercent leurs fonctions au sein des deux hôpitaux mais aussi à l’Ehpad. Cette convention ne concerne en revanche pas les autres personnels.
«Les établissement [sont restés] autonomes», indique la directrice Marie-Antoinette Lampis selon laquelle «cette autonomie juridique [est devenue] une source de lourdeur et surtout un frein pour les projets futurs».
«Le maintien de deux structures autonomes» génère «une grande fragilité», conçoit-elle. «En effet, les effectifs quoique nombreux par rapport au nombre de résidents, restent très isolés dans les fonctions spécifiques. Par exemple, un seul agent aux ressources humaines pour gérer les carrières mais aussi les plannings, la paie, la formation… En dehors de l’extrême polyvalence exigée dans un contexte réglementaire de plus en plus complexe, si pour une raison quelconque, cette personne devait s’absenter en période de paie, personne sur place ne pourrait prendre le relai. La situation est identique pour la comptabilité ou pour l’encadrement », décrit la directrice. «L’intégration de ces personnels dans une équipe plus large sécuriserait la gestion quotidienne et dynamiserait la structure », estime-t-elle.
En outre, le maintien de ces deux structures «rend difficile la mise en place d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences sur des effectifs aussi restreints. Les capacités du plan de formation sont réduites par le budget disponible et aussi par la difficulté à envoyer les agents en formation continue malgré leurs aspirations légitimes. Les personnels ont donc des perspectives d’évolution très limitées», ajoute Marie-Antoinette Lampis. De plus, aucune mutualisation de personnel n’est possible «or, certaines fonctions éloignées de la prise en charge directe des personnes âgées mériteraient une approche différente, (cuisine, lingerie, entretien des locaux, sécurité, etc.) », note-t-elle. Et de souligner que «seule la mutualisation des services supports pourrait permettre de réduire les coûts» et donc le prix de l’hébergement qui est «le plus cher de France» selon la directrice.Dans ce contexte, Marie-Antoinette Lampis qui avait été placée à ce poste par l’ARS suite à l’administration provisoire, avec un objectif de redressement des établissements, a soumis deux options au président de la Collectivité en août 2022: «soit, une annexion de l’Ehpad sous forme de budget annexe du centre hospitalier. Soit, reprendre la gestion de cet établissement en direction autonome ou sous statut territorial».
Après de nombreu échanges avec le conseil d'administration, Louis Mussington a «confirmé le choix de la Collectivité de rendre sa totale autonomie de direction à l’Ehpad», annonce Marie-Antoinette Lampis. Cette décision a dû être soumise au conseil d’administration du centre hospitalier le 9 mars dernier. «Un parfait accord entre le président de la Collectivité, le directeur général de l’ARS et la directrice du groupement hospitalier de territoire, a conduit le conseil d’administration, après avis du comité social d’établissement, à valider la décision de sortir de cet établissement de la convention de direction commune», rapporte un communiqué de presse.
* Une administration provisoire avait été mise en place par l’ARS.
(photo d'archive)