Pôle médico-social… un jour peut-être
Le 5 novembre 2015, les vingt-trois élus du conseil territorial alors présidé par Aline Hanson, votent à l’unanimité la création du pôle médico-social. Ce pôle doit abriter une unité Alzheimer de vingt lits avec un accueil de jour de six places, un centre d’action médico-social précoce (CAMPS) de 15 places, un institut médico-éducatif (IME) de quarante-quatre places dont dix pour les enfants autistes, une maison d’accueil spécialisée (MAS) de vingt places, un foyer de vie de vingt places et un établissement et service d’aide pour le travail (ESAT) de quinze places. Ce pôle médico-social sera aussi l’opportunité d’ouvrir un nouvel Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), le bâtiment à Galisbay devenant de plus en plus inadapté.
Une vingtaine de jours plus tard, le conseil exécutif décide que ce pôle médico-social sera implanté à la Savane, précisément sur le terrain où le RSMA devait être construit. Pour rappel au début des années 2010, l’Etat avait annoncé qu’il implanterait un RSMA à Saint-Martin ; la COM avait évidemment accueilli la nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme et avait indiqué qu’elle mettait à disposition un terrain acquis à la Savane, mais quelques années l’Etat change d’avis. La COM garde le terrain et l’affecte à ce projet de pôle médico-social.
Fin 2015, si le lieu d’implantation du pôle médico-social est acté, reste encore à trouver les financements… Or le coût est de 27 millions d’euros. Huit ans plus tard, le pôle n’est toujours pas sorti de terre, la première pierre n’a même pas été posée. Le projet n’est pour autant tombé dans les oubliettes… Jusqu’à aujourd’hui, il a été de manière régulière évoqué.Par exemple, dans le contrat de développement Etat-COM pour la période 2014-2020, il est mentionné que l’Ehpad sera «construit sur fonds propres de la Collectivité et le contrat de développement contribuera à son équipement technique».
En 2018, «la création du pôle médico-social, dont la réalisation avance concrètement avec le soutien de l’Etat et de l’ARS, viendra combler un manque d’infrastructures de soins, qui font cruellement défaut sur notre petit territoire insulaire. Le passage d’Irma est venu exacerber ce manque et nous mettons tout en œuvre aujourd’hui pour accélérer le processus », déclarait Annick Petrus avant d’assurer de mettre «un point d’honneur à voir ce pôle médico-social sortir de terre avant la fin de [sa] mandature ».
En 2019, la préfète Sylvie Feucher indiquait que «5 millions d’euros [étaient] programmés dans le prochain contrat de Convergence pour la réalisation des travaux de voirie et de réseaux divers pour la parcelle qui accueillera l’Ehpad» et autres structures. La même année, Daniel Gibbs, alors président, confiait que la construction de l’établissement était «depuis trop longtemps dans les tiroirs ».
En 2020, un changement d’implantation a été annoncé : l’Ehpad sera finalement reconstruit à Concordia à proximité du centre hospitalier Louis-Constant Fleming et de la clinique privée. Mais rien n’est encore fait. D’autres pistes seraient à l’étude ; la direction de l’hôpital a indiqué que le docteur Petit avait proposé de faire donation de l’un de ses terrains agricole à la Savane. Mais ce terrain est non constructible, une étude de faisabilité est en cours par les services de la COM.
Quand le terrain et les financements seront trouvés, il faudra encore attendre plusieurs années avant que le pôle médico-social ne soit opérationnel ; les phase de procédures administratives (marchés publics), de construction, d’aménagement et de recrutement des personnels sont très, très longues.