Les syndicats UTS-UGTG et CGTG continuent de dénoncer les méthodes de la directrice de l'hôpital
Mardi après-midi, les syndicats UTS-UGTG et CGTG ont convié la presse à l’entrée de l’hôpital Louis-Constant Fleming pour exprimer leur colère sur leurs conditions de travail et la gestion de l’hôpital par Marie-Antoinette Lampis.
«Depuis l’arrivée de la direction actuelle et de certains responsables méticuleusement positionnés, nos anciens sont évincés, mis au placard et encore pires traités publiquement d’incompétents, sans retenue», indiquent-ils via un communiqué de presse. Ils demandent «le respect de celles et ceux qui ont bâti le service public hospitalier sur ce territoire».
Depuis plusieurs semaines, le fonctionnement de l’établissement Louis-Constant Fleming a été remis en cause notamment par les syndicats. Ces derniers ont décidé de donner leur récit à la population et prendre leur position. «Aujourd’hui nous allons mettre les points sur les i sur la situation à l’hôpital». Une assemblée générale a eu lieu la semaine dernière entre les syndicats et le personnel médical de l’hôpital. Lors de cette assemblée générale, plusieurs points ont été abordés tels que : la négociation sociale, le mépris de la direction envers l’action syndicale, les conditions de travail, le mal-être au sein de l’établissement, l’effectif, la formation et la promotion professionnelle, la carrière du personnel, la direction commune, le groupement hospitalier territorial et le comité social et économique des deux instances. Nous étions assez nombreux, preuve que le personnel s’inquiète pour son avenir. Nous souffrons énormément. Nous comblons le manque d’effectifs pour trois agents, nous faisons des heures supplémentaires où nous ne sommes pas payés. Nous subissons du harcèlement moral, et pour la plupart d’entre nous c‘est presque le burnout », expose le syndicat UTS-UGTG.
Les représentants des deux syndicats du personnel soignants déclarent qu’ils ont envoyé à plusieurs reprises des courriers à l’agence régionale de santé (ARS) concernant leurs conditions de travail et qu’ils n’ont reçu aucune réponse concrète. « Quand ils (la direction de l’hôpital, ndlr) disent qu’il n’a y pas de problème, c’est faux. Nous avons soumis plusieurs problèmes, mais aucune réponse. Maintenant, on nous dit que tout va bien, que les postes sont pourvus, c’est faux. Les différents courriers envoyés à la directrice pour avoir des éclaircissements ce sont des lettres mortes, sa porte n’est pas ouverte comme elle le dit», déclarent les syndicats.
«L’action que nous menons n’est pas pour dénigrer l’hôpital mais il faut arrêter les mensonges. Le devoir de la directrice, c’est aussi de protéger le personnel. À force de tirer sur la corde elle finit par lâcher. La direction souhaite qu’on travaille dans la sérénité mais il faudrait déjà que nous soyons sereins», argumentent-ils.
L’agence régionale de santé a « exprimé publiquement [dans un communiqué de presse] son soutien à la directrice Marie-Antoinette Lampis, réaffirmant son entière confiance en ses compétences, et témoigner de sa probité ». Et de préciser : « le travail accompli par l’équipe de direction est immense, et bien évidemment ne s’est pas fait sans déranger quelques habitudes et pratiques au sein des établissements concernés, voire au-delà ».
Pourtant, selon les deux syndicats, la direction de l’hôpital ne dit pas tout. « Ce que la directrice de l’hôpital ne nous dit pas c’est que les conditions de travail se dégradent et que la prise en charge des patients est mise à mal. Le personnel de la psychiatrie est très souvent agressé et laissé pour compte. L’établissement n’est pas certifié par la haute autorité de santé. En trois ans, trois directeurs des ressources humaines ont quitté sa hiérarchie. Plusieurs médecins ont quitté l’établissement et se plaignent de son management autoritaire qui ne tient nullement compte des doléances. Les instances consultatives ne sont pas respectées et les décisions sont arbitrairement prises entre directrice, président de CME et chefs de pôle », décrivent les syndicats dans un communiqué de presse « à l’intention de la population saint-martinoise ».
Lors de la conférence de presse, les syndicats ont indiqué vouloir lancer un appel à la grève. En attendant, ils « apportent leur soutien à la sénatrice, Annick Petrus et au vice-président, Michel Petit pour leur engagement et leur grande détermination à exposer les nombreux dysfonctionnements, défaillances et agissements hostiles [qu’ils] rencontrent dans la structure hospitalière depuis ces deux dernières années».
Enfin, ils adressent un message à leurs collaborateurs hospitaliers : «ces dernières années, notre hôpital a traversé une série de crises majeures, mais face à l’adversité, nous avons toujours fait preuve de solidarité sans jamais abandonner notre outil de travail malgré nos contraintes personnelles. Tout comme l’ouragan Irma, la Covid 19 a repoussé nos limites, mais une fois de plus, la solidarité était à l’ordre du jour et nous avons continué à apporter un soutien professionnel à nos familles, à nos amis et à nos collègues touchés par la maladie. Certains essayeront de nous diviser et de nous discréditer en prétendant que tout va bien à l’hôpital, mais nous seuls connaissons nos souffrances au travail et le climat de terreur qui règne dans cet établissement sous cette direction ».