Daniel Kalakech va gravir des montagnes afin de sensibiliser au vitiligo
Daniel Kalakech s’est lancé le défi de gravir le Mont-Blanc et le Kilimandjaro, il veut également profiter de cette occasion pour sensibiliser sur la maladie du vitiligo.
A trente ans, ce jeune homme d’origine franco-libanaise qui vit à Saint-Martin depuis cinq ans, a décidé de se challenger dans cette aventure dont il se souviendra toute sa vie. Un « rêve de gosse », celui de gravir le Kilimandjaro. Cette montagne située dans le nord-est de la Tanzanie est la plus haute montagne d’Afrique (5895m). Il gravira également l'une des plus hautes montagnes d’Europe, le Mont-Blanc (4807m), les deux en l’espace d’un mois.
Daniel s’est toujours préparé à relever des défis, vivre des aventures toujours en lien avec une activité physique. «Le sport c’est mon domaine, et j’aime ça », confie-t-il. Entre la course, l’apnée, le surf, son métier de kinésithérapeute et les voyages, Daniel ne s’arrête pas. « J’ai été faire un trail dans le Caucase en Géorgie, du ski de fond en Suède etc. », indique-t-il. Des voyages partagés avec son ami aventurier James Plumey, originaire de Guenersey, une île anglo-normande. Naturellement, ils partageront ensemble la nouvelle aventure de gravir le Mont-Blanc et le Kilimandjaro. Ils seront rejoints par un autre ami de Daniel pour l’ascension du Mont-Blanc.
Au-delà de cet aboutissement sportif, Daniel veut le faire pour une cause. « Mon grand point faible est le vitiligo, mais elle est aussi ma force dans la vie de tous les jours. C’est une cause que je porte en moi », exprime-t-il. Daniel a décidé de s’impliquer davantage en l’alliant dans son projet et défi : « le vitiligo summit 2 summit challenge ». Le but est de faire connaitre la maladie du vitiligo puis, par la suite, d’élargir le sujet sur le harcèlement scolaire ou encore le dépassement de soi.« Le vitiligo est une maladie auto-immune génétique. Aucun membre de ma famille ne l’a mais certainement un de mes ancêtres l’avait. Cette maladie se déclenche suite à un choc émotionnel. Pour ma part, j’ai vécu une dépression à 14 ans et c’est à ce moment-là que ça a débuté, puis les tâches se sont diffusées sur les zones de frottement. C’est une zone de destruction des mélanocytes, et la mélanine est ce qui donne la pigmentation de la peau », définit Daniel Kalakech.
« Une maladie sur laquelle nous n’avons pas de contrôle car nous ne savons pas comment peuvent évoluer les tâches », explique le kinésithérapeute. «Je n’ai pas de souffrance physique cependant je peux avoir des souffrances psychiques qui peuvent avoir des conséquences, il y a un lien. Le vitiligo peut entraîner un isolement, provoquer du harcèlement etc. et cela peut donner un manque de confiance en soi, du stress et donc potentiellement l’apparition de nouvelles tâches », explique-t-il.
Une confiance qui a été difficile à trouver au départ mais depuis Daniel a franchi ce cap, il s’est accepté et aux yeux de tous. Désormais, il est prêt à sensibiliser sur la maladie, ainsi démontrer au grand public qu’il est possible de se lancer des défis même en portant une maladie. En ce sens, une fois l’expédition terminée, le jeune homme souhaite se rendre « dans les écoles pour parler aux jeunes des maladies auto-immunes, tel que le vitiligo, du fait que chaque individu est distinct, aussi parler du dépassement de soi mentalement et physiquement ».
En plus de gravir les plus hauts sommets d’Europe et d’Afrique, Daniel profitera de cette occasion pour brandir le drapeau Unity Flag au sommet de ces deux montagnes, « ça représente aussi la mixité de Saint-Martin avec des personnes d’origine africaine ou eurasienne. Je serai le premier à apporter ce drapeau sur ces deux continents. L’objectif est de promouvoir l’île au-delà de ses frontières et je sais que cela fera plaisir aux Saint-Martinois », déclare Daniel Kalakech.
Le voyage débutera le 18 août prochain à Paris où Daniel retrouvera son ami James. Ils iront ensuite dans le nord de l’Espagne faire un trekking pour une semaine d’entraînement en altitude. « Nous allons marcher entre 1 000 et 2 000m d’altitude », indique Daniel. Après cette semaine, ils partiront à Chamonix pour entamer leur première ascension. L’équipe a décidé de gravir la voie des trois monts, « un itinéraire un peu plus difficile que les autres, mais la moins dangereuse pour les chutes de glaces », précise-t-il. « Avant de monter le Mont-Blanc il est obligatoire de faire l’école de glace afin d’avoir les bases et techniques d’un alpinisme, cela va durer deux jours », poursuit-t-il. Du 2 au 11 septembre, ils graviront le Mont-Blanc et du 2 au 10 octobre le Kilimandjaro, ils emprunteront la voie la plus populaire le « machamé ».
Pour ceux qui veulent suivre cette aventure, l’expérience sera partagée sur les réseaux sociaux à travers des posts photos et vidéos sur la page Instagram et Facebook « vitiligosummits ».
Enfin, « le voyage représente un coût par personne de 7 000 € environ, ça englobe les frais pour les guides de montagne, refuges, assurances, billets d’avion, nourriture etc. Nous sommes donc à la recherche de sponsors pour financer notre voyage et nos déplacements », conclut Daniel Kalakech. Pour ceux qui souhaitent soutenir le projet, une cagnotte en ligne a été mise en place.
Daniel Kalakesh est également en cours de création de son association « Sxm vitiligo Explorers » qui verra prochainement le jour par lequel il souhaite apporter plus de visibilité sur sa maladie ainsi que ses voyages.