Prix de l'eau : pour la Team Gibbs, le bouclier tarifaire est "un cadeau qui n'en est pas un"
Le bouclier tarifaire que la majorité souhaite installer pour limiter la hausse du prix de l’eau cette année, sera débattu demain par les élus du conseil territorial en séance plénière. Cet outil avait déjà été inscrit à l’ordre du jour le 21 mars mais avait été supprimé. A nouveau proposé, il devrait susciter de vifs débats entre la majorité et une partie de l’opposition, celle formée par les membres de la Team Gibbs.
Dans un communiqué de presse publié mardi, Daniel Gibbs, Marie-Dominique Ramphort, Philippe Philidor et Alain Gros Desormeaux «dénoncent l’augmentation de 13,9 % du prix de l’eau par la Saur» et ce «bouclier tarifaire ». En commission des finances et fiscalité en début d’année, ils «s’étaient insurgés sur le principe même de l’augmentation» et du bouclier. Cet outil prévoit le plafonnement de la hausse à 1,2 % et la compensation du manque à gagner «par les impôts des administrés » ; la COM avait indiqué que cette compensation de 1,7 million d’euros (versée à Saur) correspondrait à 1,3 % de ses recettes fiscales. Pour la Team Gibbs, cette hausse du prix de l’eau est en outre «sans garantie aucune de la qualité du service rendu (production insuffisante, nombreuses coupures, etc.) ».
Daniel Gibbs, Marie-Dominique Ramphort, Philippe Philidor et Alain Gros Desormeaux avaient envoyé un courrier le 16 mars dernier au président de la Collectivité pour lui faire de leurs «préoccupations s’agissant, non seulement des risques juridiques encourus dans le cadre de ladite opération, mais aussi du fait qu’il était inéquitable d’avoir à solliciter davantage d’efforts des usagers, alors même que ces derniers demeurent à ce jour insatisfaits du service rendu».
La décision de Louis Mussington de proposer de nouveau la mise en place d’un bouclier n’a pas manqué de susciter «la grande surprise» des quatre élus de la Team Gibbs lors d’une réunion technique le 17 mai dernier. Ils soulignent également «un autre fait surprenant», l’animation de cette réunion non pas par l’ingénieur de l’établissement des eaux et de l’assainissement (EEASM), agent de la COM, mais par Mélissa Nicolas-Rembotte. Celle-ci est conseillère territoriale mais aussi responsable territoriale de Saur. Pour les élus de l’opposition, elle est «juge et partie ». Au sein du conseil territorial, Mélissa Nicolas-Rembotte est sans étiquette depuis sa démission en juillet 2022 de la Team Gibbs dont elle était la numéro deux.«La décision sera donc rendue et laissée à votre appréciation » demain jeudi lors du vote de la délibération par le conseil territorial, concluent Daniel Gibbs, Marie-Dominique Ramphort, Philippe Philidor et Alain Gros Desormeaux. Pour eux, le bouclier tarifaire pour compenser la hausse du prix de l'eau et «un cadeau qui n'en est pas un».