Reprise d’Air Antilles : y aura-t-il des vols pendant la haute saison ?
Y aura-t-il des vols assurés par le repreneur d’Air Antilles (Caire) pendant la haute saison touristique ? Oui à certaines conditions. Maître Laurent Cotret qui accompagne la Collectivité de Saint-Martin dans sa démarche de reprise de Caire (via une société d’économie mixte) a expliqué les enjeux de la continuité des vols aux élus réunis en séance plénière mercredi.
La société Caire a été mise en liquidation judiciaire le 2 août par le tribunal de commerce avec un maintien de son activité pendant deux mois afin de lui permettre de trouver un repreneur. Quand celui-ci sera choisi, Caire n’existera plus d’un point de vue administratif et les avions seront la propriété du repreneur. Mais pour les faire voler, celui-ci doit être titulaire du CTA, le certificat de transport aérien, et d’une licence. Ces deux documents sont délivrés par la direction générale de l’aviation civile sur dossier.
A ce jour, selon maître Cotret, aucun candidat à la reprise ne possède de CTA et/ou de licence et «seul le candidat qui aura été sélectionné par le tribunal de commerce sera en mesure de déposer un dossier». L’instruction dudit dossier dure au minimum trois mois, il n’est pas rare que certaines instructions ont nécessité quatre ou six mois.
Cela signifie que durant cette période d’instruction, les avions du repreneur ne seront pas autorisés à voler. Il devra faire le choix soit de les laisser au sol, et donc de n’avoir aucune activité et aucune rentrée d’argent car sans CTA, la nouvelle compagnie ne pourra pas non plus vendre de billets ; soit d’affréter des avions auprès d’un tiers ; soit de signer un contrat de gérance inversée avec Caire.
Dans le cas de la dernière option, «le repreneur récupère la propriété des avions et les donne en gérance à Caire qui maintient ainsi son CTA et reste administrée par les liquidateurs», explique Laurent Cotret pour qui, cette option n’est pas à privilégier. Du moins, ne l’a-t-il pas recommandée à la COM de Saint-Martin, car selon lui, les mandataires de Caire refuseront d’assumer toute responsabilité des vols ainsi opérés.Estimant aussi qu’il n’est pas judicieux qu’une seule compagnie aérienne assure les liaisons entre les îles au cours des prochains mois, Laurent Cotret a conseillé à la COM d’affréter des avions à une société tiers qui possède l’ensemble des autorisations nécessaires.
Si l’offre de la COM est retenue, deux avions assureront les liaisons, un ATR et un Embrayer dans l’attente que les quatre soient en mesure de voler correctement.
(photo d'illustration)