Cancer du sein : vingt ont été détectés l'année dernière à Saint-Martin
Depuis vingt-neuf ans, chaque mois d’octobre est «rose» et dédié à la lutte contre le cancer du sein. Du 1er au 31 octobre, des professionnels de la santé, des ONG et des associations sont rassemblés à travers le monde autour de l’information et de la prévention sur le dépistage du cancer du sein.
À cette occasion, la consultation interdisciplinaire en santé au travail de Saint-Martin (CIST 97.1), organisait une matinée de sensibilisation intitulée « u cancer du sein : du dépistage au retour à l’emploi », mardi à la CCI de Saint-Martin.
En France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, il représente 33% des cancers féminins. 80% des cancers du sein se développent après 50 ans et l’âge médian du diagnostic est 64 ans. Avec environ 61 214 nouveaux cas en 2023 et plus de 900 000 personnes atteintes en France, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins. S’il est détecté à un stade précoce, 9 femmes sur 10 en guérissent à horizon de 5 ans. La prévention par le biais de campagnes de sensibilisation d’Octobre Rose est donc importante.
En 2022, 16 000 mammographies ont été réalisées en Guadeloupe avec 44% de participation (soit peu car l’objectif européen est de 70%). 486 lésions ont été détectées en première lecture et 527 lésions détectées en deuxième lecture après une première lecture négative.À Saint-Martin, obtenir des chiffres précis est «compliqué». En effet, les prélèvements de biopsie seront prélevés à Saint-Martin mais envoyés en Guadeloupe pour l’analyse. «Sur les chiffres, nous dépendons du registre des cancers de la Guadeloupe», indique le Dr Marie Laruelle, oncologue à l’hôpital de Saint-Martin lors de la conférence. Pour autant, vingt cancers du sein ont été détectés à Saint-Martin en 2022 et en 2021 le taux de participation des femmes saint-martinoises au dépistage était estimé à 43,40 %.
L’oncologie médicale consiste en l’évaluation de la maladie, la prise en charge médicamenteuse des cancers, c’est-à-dire en utilisant la chimiothérapie (perfusion), l’hormonothérapie (comprimé, des traitements qui peuvent être administrés à Saint-Martin à l’hôpital ou lors de consultation de suivi), il existe également l’immunothérapie et des thérapies ciblées.
Le rôle de l’oncologue est aussi de comprendre la cause ou les causes du cancer, d’en identifier le type. Elle est discutée avec d’autres spécialistes tels que des chirurgiens, radiologues etc., afin de s’assurer que toutes les options possibles sont envisagées lors de réunions de concertations pluridisciplinaires.
De plus, «si vous avez déjà eu un cancer du sein, vous courrez un risque accru d’en développer à nouveau. Malheureusement, il existe toujours un risque de récidive d’un cancer du sein traité, il est donc important que ces femmes subissent un suivi médical régulier», insiste le Dr Marie Laruelle. «Le message clé du dépistage est que plus la maladie est traitée tôt, plus elle a de chances d’être guérie et plus les traitements plus sévères (chimiothérapie) peuvent être évités », souligne-t-elle.
Le thème de cette matinée à la CCISM tournait aussi autour de la réflexion sur le retour au travail après le dépistage du cancer du sein, un moment clé dans la reconstruction des personnes malades. En effet, plusieurs mesures contenues dans le droit du travail peuvent contribuer à soutenir le retour au travail des patientes atteintes d’un cancer du sein, telles que l’autorisation d’absence pour raisons médicales, aménagement de poste, mi-temps thérapeutique : reprise du travail à temps partiel pour motif thérapeutique après un arrêt total prescrit par le médecin du travail.
Concrètement, «la salariée peut solliciter une visite de pré-reprise auprès de son médecin du travail», explique le Dr Sandor Sarkadi, médecin du travail. Cela permet d’évaluer la possibilité du salariée à reprendre ou non le travail dans les mêmes conditions qu’avant son congé maladie», poursuit-il. Avec l’accord de la salariée, le professionnel de la santé au travail peut alors entrer en contact avec l’employeur pour étudier la possibilité d’aménagement du travail.
Dans la plupart des cas, des aménagements de poste sont à prévoir. Leurs financements sont assurés par l’AGEFIPH*. Ce qui nécessite l’accord préalable du salarié concerné par la maison départementale des personnes handicapées.
Enfin, d’après l’institut national du cancer, une activité physique pratiquée au quotidien permet de diminuer le risque de développer de nombreuses maladies chroniques, notamment le cancer du sein. Selon, Tearai Colombel, coach sportif à Saint-Martin, conjuguer sport et santé apportent des bénéfices multiples comme la diminution de la fatigue pendant les traitements mais aussi l’augmentation du taux de survie par rapport aux personnes sédentaires. Tout en appliquant pendant et après le traitement d’un cancer, une activité physique adaptée pour améliorer la survie des personnes malades. « Mon rôle est aussi de sensibiliser aux dépistages des cancers et d’encourager dans la pratique régulière sportive », confie-t-elle.
*AGEFIPH : association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.