Condamné pour avoir commis deux vols à main armée
Le tribunal correctionnel de Saint-Martin jugeait jeudi dernier I.W incarcéré à la prison de Basse-Terre. L’audience a eu lieu par visioconférence. Il est accusé de vol aggravé en récidive, en lien avec une condamnation similaire en 2019. Précisément, il lui est reproché d’être impliqué dans des vols à main armée, commis le 30 octobre et le 13 décembre 2022.
Le 13 décembre, vers 18 heures, la gendarmerie est appelée dans un magasin de Marigot suite à un signalement d’un vol à main armée. Quelques minutes plus tôt, deux individus masqués arrivent au magasin à bord d’un scooter et l’un d’eux menace le gérant avec une arme à feu, l’a pointée sur le front de ce dernier et a tenté de lui porter des coups de cross.
L’autre individu vole de l’argent liquide dans la caisse et des appareils électroniques qu’il place dans un sac de courses puis les deux hommes s’enfuient en scooter. Le commerçant indiquera qu’il y avait environ 200 $ dans la caisse. Les enquêteurs ont pu visionner les images de surveillance du magasin, on y aperçoit « les mises en cause, vêtus de vêtements sombres, les visages dissimulés et le passager arrière du scooter portait une veste avec des signes particuliers et une arme de poing. Le scooter utilisé était sans plaque d’immatriculation. La scène du braquage dure 1min23s », expose la juge.
Après l’incident, « les deux individus ont inséré une carte sim dans l’un des téléphones volés », indique la juge. Ce geste a permis à la gendarmerie de les identifier et de faire un rapprochement avec un vol à main armée du 30 octobre 2022. En effet, « une personne voulant garder l’anonymat », précise la juge, avait indiqué aux enquêteurs que « l’un des auteurs des faits s’appellerait I.W (l’accusé) ».
S’agissant de ces faits, « c’était un dimanche en fin de matinée. La victime est braquée par une personne entrant en courant dans le magasin lui réclamant de l’argent. Elle était tellement effrayée qu’elle ne savait plus si c’était elle ou l’agresseur qui avait ouvert la caisse. », relate la juge. De plus, « certains billets sont tombés des mains du mis en cause quand il était pressé à partir en courant sur un scooter avec un autre individu », poursuit-elle. La victime a évalué son préjudice à 100 $ et elle a expliqué avoir été braquée plus de quatre fois.
Le 25 janvier 2023, I.W est interpellé. « Des photographies extraites des images de surveillance du braquage du 13 décembre ont été montrées à la mère de I.W, elle le reconnaît », exprime la juge.
Lors de son audition il a reconnu les faits, expliquant qu’il avait besoin d’argent et d’un nouveau téléphone. Il a en outre reconnu être le conducteur du scooter et avoir menacé avec une arme le commerçant. « Reconnaissez-vous toujours les faits ?, Vous avez braqué le commerçant ? », « Oui », répond-t-il avec soufflement. « D’où venait cette arme ? », poursuit la juge. « Je ne me souviens plus ? », rétorque-t-il de manière désintéressée. « Elle n’était pas à moi mais à mon complice », avoue-t-il. I.W reconnaît également les faits du 30 octobre. Ce dernier compte 12 condamnations à son casier judiciaire, plusieurs peines pour vol aggravé, recel de vol ou encore de violences avec arme.
« I.W ne se sent pas très concerné par ce qui lui arrive aujourd’hui. Pour les victimes de vol à main armée c’est un traumatisme extrêmement important, d’autant que souvent nous avons à faire à des butins dérisoires », débute la vice-procureur lors de son réquisitoire. « I.W n’a pas grand chose à faire des règles de vie en communauté et c’est quelqu’un qui n’a pas la volonté d’entrer dans le droit chemin », regrette-t-elle.
Compte tenu de la gravité des faits qu’elle estime de nature criminelle, et du risque de réitération du prévenu en raison de ses condamnations et de sa personnalité, elle demande au tribunal d’entrer en voie de condamnation.
En ce sens, le parquet requiert deux ans d’emprisonnement, ainsi qu’un mandat de dépôt. Après délibération, le tribunal a condamné I.W à 4 ans de prison avec mandat de dépôt.
