Lutte contre les sargasses : une "initiative internationale" adoptée lors de la COP 28
Il s’agit d’un «moment majeur car on va tenter de prendre une initiative internationale» de lutte contre les sargasses, a commenté samedi le ministre en charge des outre-mer, Philippe Vigier, du Pavillon France à la COP 28 à Dubaï. Cette initiative a été suggérée par la France et la Région Guadeloupe et soutenue par la République dominicaine, le Costa Rica, le Mexique et l’association des Etats de la Caraïbe orientale. Elle fait suite à une conférence internationale organisée en 2019 en Guadeloupe sur les enjeux de la prolifération des sargasses dans la Caraïbe.
A Dubaï, Philippe Vigier considère que si cette initiative aboutit, «trois problèmes» pourront être résolus. Le premier est «de façon obligatoire et indispensable de faire en sorte qu’il y ait une diminution des nutriments qui sont générateurs avec le réchauffement climatique de la multiplication des sargasses», cite le ministre des Outre-mer qui a, par ailleurs, rappelé que ces algues brunes se nourrissaient des nutriments – précisément des phosphates et nitrates – se trouvant sur les bords des grands fleuves, «l’Amazone, le Congo ou le Mississipi ».
Les deux autres «problèmes» devant être réglés grâce à cette «initiative internationale » sont de permettre aux pays concernés «d’être capables ensemble » de ramasser les sargasses et de trouver des pistes de valorisation des algues.
Philippe Vigier a en outre insisté sur l’importance de sensibiliser la communauté internationale. Il mise aussi sur la présentation collégiale d’une « résolution à l’ONU en fin d’année prochaine ».
L’initiative internationale doit «aboutir à un plan d’action international lors de la Conférence des Nations Unies sur les Océans qui aura lieu à Nice en juin 2025 ». Elle doit également permettre de «renforcer la coopération régionale via notamment la convention de Carthagène sur la protection du milieu marin dans la Caraïbe et le projet européen Interreg SARG’COOP porté par la Région Guadeloupe ». «Cette démarche inédite se déploiera en coordination étroite avec les nouveaux engagements européens qui ont été lancés lors du Sommet UE-CELAC en Juillet 2023 dans le cadre de l’agenda d’investissement Global Gateway », précise le ministère. L'agence française de développement (AFD) s'est déjà engagée à soutenir des projets et entend débloquer une enveloppe de 8 millions d'euros.
Samedi à Dubaï, cette initiative diplomatique a donné lieu à une déclaration conjointe pour mettre en place les différentes actions et être prêts en 2025.
(photo d'archive)