52 logements ont été livrés par la Semsamar à La Savane
«C’est un très beau cadeau de Noël et nous ont prendront soin», confie un des nouveaux locataires de la résidence bénéficiant d’un logement social. Après plusieurs années d’attente, le projet immobilier racheté par la Semsamar situé à la Savane ouvre enfin ses portes à ses premiers locataires. Cette résidence nommée Cité Fond d’or offre à 52 familles la possibilité de vivre dans de meilleures conditions qu’elles ont pu connaître.
La résidence compte 52 logements. D’une part, 18 logements sociaux de type T3 d'une surface d'environ 70 m2, composés de deux chambres, une salle d’eau, séjour, cuisine, une terrasse et pour les habitations en rez-de-chaussée un jardin. Le loyer est compris entre 500 et 600 euros .
D’autre part, 34 maisons mitoyennes intermédiaires* de type T4 d'une surface de 86m2, composés de trois chambres, deux salles d’eau, séjour, cuisine et un espace jardin. De plus, ces logements disposent de chauffe-eau ou encore de climatiseur (ce qui n'est pas toujours le cas, NDLR). Le loyer est compris entre 900 et 1 000 euros. Tous les logements bénéficient également de box et de place de parking.
300 dossiers ont été traités par une commission réunie en juillet, composée de représentants de l’État, Collectivité, Semsamar, Caf etc., dans le cadre des attributions des logements de la Cité Fond d’or. La livraison du chantier a été considérablement retardée en raison de plusieurs difficultés, comme le passage de l’ouragan Irma ou encore les coûts des matériaux qui ont augmenté de 30% avec l’inflation. Au total, 12 millions d'euros ont été investis.
Depuis 2017 aucun bailleur social sur Saint-Martin n’a pu livrer des logements sociaux. Pourtant, «nous avons des milliers de demandes sur le territoire et davantage depuis Irma», reconnaît Alain Richardson, président et directeur général de la Semsamar lors de la remise des clés aux résidents mardi matin.
«Nous sommes heureux de pouvoir réamorcer la production de logements sur le territoire », déclare-t-il. Ces toits seront habités par des familles déjà constitués mais aussi par des familles en cours de composition. «L’idée est de permettre à ces personnes de grandir dans ces lieux et ainsi limiter les déménagements par l’arrivée d’un enfant ou autres, car il est toujours difficile de pouvoir les reloger, d’autant plus dans le contexte actuel», estime le PDG de la Semsamar.
Les demandes sont encore trop importantes sur l’île et les bailleurs sociaux rencontrent des problématiques pour sortir des logements à Saint-Martin. «Le foncier coûte cher et le coût de la construction est très élevé depuis la guerre russo-ukrainienne. L’absence de dispositifs financiers dont bénéficient d’autres territoires pose aussi problème», explique-t-il. «Au niveau de la Collectivité, nous espérons qu’Action Logement pourra intervenir rapidement », ajoute-t-il.Par ailleurs, la Semsamar entend poursuivre ses projets immobiliers sur l’île. « Une partie non négligeable de la population est en mesure de pouvoir devenir propriétaire. Ainsi, nous travaillons sur un projet dans le cadre du bail réel solidaire où le foncier est séparé de la construction », complète Alain Richardson.
D’ici le premier trimestre 2024, ce projet devrait être finalisé par un dispositif d’accession à la propriété créé par la loi Macron en 2015. Celle-ci permet à des ménages modestes de devenir propriétaire d’un logement neuf situé en zone tendue et ce à un prix abordable.
Autrement dit, une personne peut acheter uniquement le logement et louer le terrain à un organisme foncier solidaire pour un loyer faible en signant un bail réel solidaire d’une durée comprise entre 18 et 99 ans. « Nous cherchons toutes les solutions légales et possibles car il y a une urgence à pouvoir offrir des logements à la population saint-martinoise », considère Alain Richardson.
*Ce sont des logements à loyers réglementés inférieurs au prix du marché.