10.01.2024

Une femme agresse sa voisine avec un cutter sur le palier de son appatement

Une affaire de violence avec un cutter entre deux voisines a été jugée jeudi par le tribunal correctionnel de Saint-Martin. AM.D est accusée d’être l’auteure de ces faits.
Dans la matinée du 27 mai dernier, les gendarmes sont appelés à intervenir à la gare routière de Marigot suite à la découverte d’une femme blessée en sang. Lorsqu’ils arrivent, la victime indique avoir été agressée par sa voisine. La raison serait une histoire de pantalon volé.

Selon la version de l’accusée, la victime serait venue à elle et aurait essayé de «défoncer sa porte» pour pénétrer dans son appartement pour l’agresser aux alentours de 1h du matin. De plus, elle indique que sa voisine était «très alcoolisée». Une version démentie par la victime. « Lorsque j’ai passé la porte de AM.D, elle m’a sauté dessus immédiatement et m’a tout de suite mis des coups de couteau au bras », affirme la victime.

« J’ai essayé de les séparer mais je n’ai pas pu. Il y avait du sang partout sur le palier », décrit un témoin, le propriétaire des deux appartements où les deux protagonistes. Il déclare avoir vu AM.D porter les coups à la victime et être rentrée chez elle pour prendre le cutter. Les gendarmes retrouveront l’arme à son domicile. Vue par un médecin, la victime fait état de plusieurs cicatrices importantes donnant une ITT de 6 jours.

«Etre réveillée en pleine nuit peut faire perdre le sens commun. Dans ce contexte particulier, la prévenue n’aurait jamais dû utiliser une arme blanche. Il y avait un témoin, elle aurait dû solliciter son assistance », considère le ministère public. Compte tenu du fait que l’accusée n’était pas connue des services judiciaires, la vice procureur a requis un stage de citoyenneté et l’interdiction de détenir une arme pendant un an. Elle n’a pas non plus manqué de revenir sur l’alcoolisme de la victime. Elle a précisé qu’elle emmenait souvent ses enfants âgés de 2 et 10 ans au bar tard le soir ou laissait l’aîné gérer son petit frère. « Je ne peux pas occulter le fait que madame a une intempérance à l’alcool qu’elle consomme abondamment », explique-t-elle.

Selon l’avocat de la défense, la victime a l’alcool « mauvais » ce qui a conduit à son comportement irrationnel la nuit de l’incident. Après cet événement, plusieurs alertes et plaintes ont été déposées par sa cliente. En effet, celle-ci se sentant en danger, a quitté Saint-Martin pour la Guadeloupe afin de s’éloigner de sa voisine. « Il n’y a aucune chance pour que ma cliente réitère », affirme-t-il.

Après délibération, le tribunal a condamné AM.D à une peine amende de 300 euros et à une interdiction de détenir une arme pendant un an.

Siya TOURE