Condamné pour avoir détenu une arme sans autorisation pour se protéger
La semaine dernière, un trentenaire était convoqué par le tribunal de Saint-Martin pour détention non autorisée d’une arme de catégorie B et de son transport sans motif légitime avec son chargeur et 7 munitions.
Le 19 novembre dernier, les gendarmes interviennent à Quartier d’Orléans suite à des rodéos urbains. C’est ainsi qu’ils croisent le chemin de l’accusé à bord d’un scooter sans casque, ils décident alors de procéder à son contrôle. L’individu tente de s’enfuir mais les forces de l’ordre arrivent à l’interpeller. Il expliquera plus tard avoir fait ce geste, car il avait une arme cachée dans une chaussette « rose ». Il a été placé en garde à vue.
Ce dernier avait cette arme parce qu'il se sentait menacé après avoir été braqué à plusieurs reprises sur son scooter, explique-t-il. De plus, « j’habite à Quartier d’Orléans, tout le monde a des armes », excuse-t-il. La juge lui fait savoir qu’il aurait dû déposer plainte, chose qu’il n’a jamais faite.
« Comment avez-vous eu cette arme ? », interroge la juge. « Sur un groupe chat, je ne connaissais pas le contact. Je l’ai récupérée à Cole Bay et j’ai payé, 700 dollars », indique-t-il. Lorsque la juge lui demande s’il a déjà utilisé cette arme, il répond que non et nie également avoir déjà tiré.
L’accusé avait acheté l’arme quatre mois avant les faits suite à ces « agressions », dit-il, et se baladait avec celle-ci. « Quelle était votre intention si vous étiez attaqué ? », demande la juge. « Me protéger », répond-il. La juge en déduit donc qu’il en aurait fait usage, mais ce dernier bafouille à cette dernière interrogation.
Il a été placé sous contrôle judiciaire quelques jours après l’incident, avec l’interdiction de quitter Saint-Martin et de se rendre sur la partie hollandaise ainsi qu'avec l’obligation de pointer à la gendarmerie toutes les semaines jusqu’à son audience et l’interdiction de détenir une arme.
Dans ses réquisitions lors du procès, la vice-procureure fait état de la présence des armes sur l’île et le port de celle-ci pour soit disant « se protéger ». « Il n’en demeure pas moins que pas plus tard qu’hier soir un homme a été blessé par balle sur l’île », regrette la vice-procureure. « Nous avons un usage fréquent des armes sur la partie française », considère-t-elle
Selon elle, même si le prévenu est un inconnu des services de la justice, il contribue à cette criminalité en se procurant et se promenant avec une arme. Compte tenu de sa situation de primo délinquant, elle requiert six mois de prison assorti d’un sursis simple, l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans et la confiscation de celle-ci.
Enfin, l’avocate de la défense plaide la bonne foi de son client. «Vous pourrez constater qu’il est calme, posé. Il n’a jamais tiré avec aucune arme, s’il en avait une, c’était dans une intention dissuasive. Nous sommes ici sur une situation où il a été dépassé, il a fait un peu comme les copains. Il est primo délinquant, il a respecté son contrôle judiciaire, il demande une seule chose, c’est une seconde chance et il fera honneur à celle-ci. Il a compris la gravité des faits et en est conscient », déclare-t-elle.
Le prévenu ajoutera, « je suis vraiment désolé pour mon erreur et je ne la referai plus ». Après délibération, le tribunal condamne le prévenu à six mois de prison avec sursis, avec l’interdiction de détenir une arme pendant un an et la confiscation de l’arme et de ces munitions.