Sandy Ground : un poste de police/gendarmerie pour le mois d’août
Lors de la conférence publique organisée vendredi dernier à Sandy Ground par Louis Mussington, président de la Collectivité (COM) et Vincent Berton, préfet délégué de Saint-Martin, l’ouverture d’un poste de police dans le quartier a suscité de vives réactions auprès de la population de Sandy Ground.
D’une part, pour certains la question de la priorité de ce projet pour la COM et l’État au détriment de d’autres projets qu’ils considèrent plus importants pour leur quartier comme l’éclairage, la réhabilitation du stade etc. « Il y a des projets à court, moyen et long termes, mais rien de précis dans les dates. Cependant, pour la police on entend que c’est pour le mois d’août, quelles sont vos priorités dans vos différents projets ? », interroge un riverain. « Je ne sais pas si ça répond au chômage, à l’errance de Sandy Ground », ajoute-t-il.
D’autre part, la question de l’implantation de cette police à Sandy Ground fait débat. « Je pense que l’idée est bonne, mais à Sandy Ground, c’est de l’argent jeté par la fenêtre », lance un autre riverain, s’appuyant sur le fait qu’il y a déjà un poste de police et de gendarmerie à Marigot. De plus, « celui-ci mettrait en danger les agents de la police territoriale qui vivent dans les quartiers contrairement aux gendarmes qui vivent entre eux », poursuit-il.
Sur ces points, Thierry Verres, chef de la police territoriale, indique que la fonction de ce poste de proximité faisant office de poste de jour, « fonctionne très bien nationalement ». Concernant la sécurité physique de ces agents, « ils viennent en grande partie de Sandy Ground. Ils sont la confiance de leurs amis, familles et portent un uniforme », poursuit-il. « Leur mission sera de protéger, servir et aider la population », complète-t-il.
Ce poste proposera un espace « où nous accueillerons la population de manière intelligente, c’est -à-dire en fonction des besoins des riverains », indique Thierry Verres. « Une salle de réunion sera à la disposition des associations de Sandy Ground pour celles qui n’ont pas de salle. Mais aussi les services de la collectivité afin de recevoir du public et de raccourcir le lien entre les habitants et l’institution », explique-t-il. Le poste de police de Sandy Ground sera composé de 10 agents de manière permanente du lundi au dimanche, dont 5 policiers et 5 agents de surveillance de la voie publique (ASVP).Concernant les effectifs de la gendarmerie qui occuperont également le poste en tant que brigade territoriale mobile dans le quartier, « en 2014, on parlait déjà de ce projet », relève Maxime Wintzer-Wehekind, commandant de la gendarmerie de Saint-Martin. «J’ai deux types de gendarmes, les départementaux qui sont présents pendant trois, quatre voire cinq ans et les mobiles qui tournent tous les trois mois », établit-il. « Je sais que tous n’ont pas parfois des comportements irréprochables et c’est mon rôle de le découvrir et de le traiter », admet-il. « La solution, c’est d’avoir des gendarmes particulièrement identifiés qui travaillent au profit de la population de Sandy Ground et qui ne feront que ça », indique-t-il.
Ainsi, le commandant souhaite aller plus loin dans cette identification, tout d’abord en choisissant prioritairement des gendarmes qui parlent l’anglais et l’espagnol, mais aussi des connaisseurs du territoire qui souhaitent s’installer dans la durée. De plus, les gendarmes de Sandy Ground ne porteront pas « l’uniforme bleu traditionnel », ils en auront d’une autre couleur. « C’est peut-être un détail pour vous, mais pour un gendarme comme moi ça veut dire beaucoup », indique-t-il. Ils auront quatre missions principales, faire du contact, de la prévention aux comportements routiers, aux violences familiales, etc, faire de la police-secours et de l’accueil judiciaire.
L’ouverture de ce poste de police est programmée au moins d’août prochain. Il pourrait être inauguré lors de la fête de Sandy Ground. Ce poste accueillera donc des effectifs de la police territoriale, mais aussi de la gendarmerie nationale qui travailleront « main dans la main pour la sécurité du quartier, en lien étroit avec la population ».