02.02.2024

Les enseignants de Saint-Martin ont exprimé leur mécontentement

Les enseignants du premier et second degré étaient en grève jeudi 1er février au niveau national. Cette journée était qualifiée «d’avertissement au gouvernement» par les syndicats. Elle a été décidée en décembre dernier, avant la nomination d'Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l’Éducation nationale de la jeunesse et du sport. À Saint-Martin, le mouvement a été « très suivi dans le premier degré », indique Jéremie Huot, représentant du Se-Unsa. 

« Les écoles E. Clarke, J. Anselme, E.Gibs, E.Choisy, et E.Halley étaient fermées hier. 17 enseignants étaient grévistes hier à l’école O.Arrondel sur 18. Clair St Maximin comptait 24 grévistes sur 25 enseignants. S.Trott 13 sur 14, H.Williams 19 sur 25, G.Rogers 5 sur 9 enseignants, de même que pour J.Beaupère sur 11 enseignants. A.Hanson comptait 12 grévistes sur 25, M-A.Leydet, 15 sur 24 et M-A.Richards, 3 sur 5 enseignants », rapporte le syndicat Snuipp-Fsu. Le second degré de Saint-Martin s’est également joint au mouvement de grève nationale, aux alentours de 30% grévistes, indique Laurent Bayly, représentant local du syndicat Snes-Fsu. 

Si la culture de la grève est moins importante à Saint-Martin, « les enseignants ont conscience des problèmes qui se profilent. Nous avons eu les effets d’annonce de Gabriel Attal, Premier ministre, le 30 janvier dernier sur le choc des savoirs. Il nous parle de groupe de niveaux sauf qu’il n’y a aucun moyen et aucune aide supplémentaire », regrette Jéremie Huot. 

Pour autant, hier après-midi, une quarantaine d’enseignants se sont donné rendez-vous à Galisbay afin de manifester leur mécontentement. Ils se sont rendus dans les services de l'Education nationale afin de rencontrer Harry Christophe, vice-recteur de Saint-Martin qui a reçu les représentants des syndicats. Les revendications sont nombreuses, notamment concernant les conditions de travail et le manque d’enseignants. La grève porte sur l'annulation des fermetures de postes, l’augmentation des salaires, le statut pour les accompagnements des élèves en situation de handicap (AESH) et le contrat à temps plein. 

Les représentants syndicaux veulent un plan de recrutement pour pallier le manque de personnel, avec la question cruciale des remplacements qui impactent durement les conditions de travail. « On ne nous donne pas les moyens humains, notamment pour l’école inclusive », indique les syndicats. « Ce problème de recrutement est lié au manque de revalorisation des salaires du personnel. Des établissements comme ceux de Grand Case et Rambaud devraient être en éducation prioritaire », affirme Valérie Boucaut, représentante du Snuipp-Fsu. « La suppression de 52 de postes au premier degré conduit à 6 fermetures de classes à Saint-Martin et une fermeture à Saint-Barthélemy à la rentrée », poursuit-elle.

Les syndicats Snes-Fsu et Se-Unsa veulent moins d'élèves par classe afin de mieux travailler. « Nos élèves ont besoin d’un suivi spécifique », indique Jérémie Huot, qui souligne l’importance de la spécificité du territoire faiblement prise en compte, considère-t-il. « Nous ne sommes pas l’Hexagone ni la Guadeloupe. On ne peut pas nous imposer la logique du chiffre sur le nombre d’élèves par classe en s’appuyant qu’en Hexagone. Nous n’avons pas le même public, et nous avons des élèves qui ont besoin de plus de suivi, donc moins d’élèves par classes », insiste-t-il. 

En outre, la température des classes participe également aux doléances des syndicats, avec des salles qui affiche parfois entre 36-37 degrés. « Nous avons demandé à la Collectivité d’agir sur la chaleur qui nous empêche parfois de travailler dans des conditions correctes, notamment lors des périodes très chaudes à Saint-Martin. Nous restons en attente de cette demande », indiquent les syndicalistes. La vraie conséquence de cette situation « sera l’échec massif des élèves », alertent-ils. 

Si aucune réponse concrète n’a été apportée par le vice-recteur aux syndicats, ce dernier a indiqué qu'il fera remonter les revendications auprès de la rectrice de la Guadeloupe qui les fera suivre auprès du ministère. « On espère qu’il sera un bon avocat auprès de la rectrice », espère Laurent Bayly. 

Siya TOURE