Extension du port Galisbay : les premières interrogations posées lors de la réunion de lancement
Dans le cadre du projet d’extension du port de Galisbay, une concertation publique a été lancée lundi à la CCISM. Celle-ci sera tenue jusqu’au 21 avril avec plusieurs ateliers et conférences. L’objectif de la concertation préalable est de partager, avec les acteurs et les populations concernées par le projet, les enjeux environnementaux, les impacts socio-économiques ainsi que les questions d'aménagement et d’intégration territoriale en vue de former une décision éclairée. Cette phase de dialogue permettra de recueillir l’expression et les propositions des différents publics pour enrichir la décision qui sera prise ultérieurement par le maître d’ouvrage.
Lundi, une trentaine de personnes étaient présentes afin de partager leurs interrogations et préoccupations sur le projet d’extension. Parmi elles, des représentants de différentes institutions comme le conseil économique social et culturel (CESC), des représentants de la COM, la Saur, l’association Métimer. Des socio-professionnels était également présents comme des opérateurs du port maritime, BTP, architecte, etc.
Ce projet estimé à 132 M€ a suscité de vives réactions dans la salle. «Lorsque je vois les portions de dragages qu’il reste à faire et les derniers souvenirs du prix des dragages au mètre cube, je pense qu’il va peut-être falloir rallonger le budget», considère Michel Claude, opérateur maritime, gérant de société. «Sur le coût du dragage, nous nous sommes entourés d’un ensemble de professionnels à travers des études. La qualité du remblai en amont et la profondeur de celle-ci conditionneront le type de dragage que nous mettons en œuvre. Les coûts peuvent évoluer à la hausse ou à la baisse en fonction de la date du lancement des travaux», explique Albéric Ellis, directeur général du port de Galisbay.
Plusieurs avis ont émergé notamment sur la question des bateaux de croisières sur le quai actuel de Galisbay. «Prévoyez-vous dans le projet d’extension du port, l’aménagement de ces paquebots ? », interroge Ida Zin-Ka-Ieu, présidente du CESC. Albéric Ellis indique qu’est prévu un prolongement sur le quai actuel pour accueillir la moyenne croisière. « Ce prolongement s’inscrit dans la stratégie de la COM », précise-t-il. Cependant, l’interrogation qui plane est de savoir si l’accueil des croisiéristes se maintient à Galisbay, où si elle se positionne ailleurs et ce dans quel délai. En sachant que c’est avant tout un port de commerce.
En effet, selon Michel Claude, avoir sur le même quai l’arrivée des croisiéristes ainsi que le déchargement des ports conteneurs, les dépotages pétroliers, etc, lui semble bien étroit. De ce fait, «il y aura-t-il deux quais différents dans le projet d’extension pour les bateaux de croisière et un autre dit pour les bateaux de commerce et éventuellement dépotage pétrolier pour que ce soit plus fluide au niveau des arrivés, trafic, manutention etc », demande-t-il.
Si le directeur général du port de Galisbay est conscient de la problématique que peut engendrer cette cohabitation, celui-ci explique que le prolongement du quai prévu dans le cadre de l’extension du port, permettra en haute saison de novembre à mai de positionner les bateaux de croisières sur ce prolongement. Une fois la saison terminée, il sera libéré pour les bateaux de commerce. Autrement dit, une partie du quai permettra de pouvoir traiter un bateau de commerce d’un côté et des croisières de l’autre.
« Tout cela nécessitera une organisation, pour cette raison des réflexions sont en cours pour que cela se passe dans les meilleures conditions possibles et en sécurité pour l’ensemble des opérateurs du port », indique Albéric Ellis. Un atelier le 22 mars aura lieu sur le sujet.
Le secteur du BTP de Saint-Martin représenté par Franck Viotty, entrepreneur et vice-président de l’association des entreprises BTP, a exposé ses préoccupations sur les petites entreprises de Saint-Martin et leur implication dans le projet. Selon lui, elles doivent pouvoir être intégrées de manière prioritaire dans l’extension du port.
Albéric Ellis a tenu à être rassurant : « l’ensemble des partenaires du port sera associé à cette évolution et j’encourage l’ensemble des acteurs à participer aux ateliers ».
« Pendant la phase des travaux, des emplois seront crées, et je vous rassure que nous avons déjà identifié une cinquantaine d’emplois directs et indirects », ajoute le directeur général du port de Galisbay.
Enfin, la présidente du CESCS a demandé de préciser la manière dont les remarques et observations exprimées lors de la concertation seront prises. À chaque atelier, « ces observations seront traitées », assure Roger Anicette, garant désigné par la commission nationale du débat public. « Toutes ces préoccupations donneront lieu à un bilan qui sera transmis au porteur de projet qui produira un document synthétisant les contributions des participants et les décisions prises lors de la concertation », explique-t-il. « Tout ce qui est dit sera retranscrit et sera pris en considération dans la mesure du possible », complète-t-il.