Téléfilm : le prochain "Meurtres à" sera à Saint-Martin

Après des tournages en Martinique, Guadeloupe, Marie Galante, Les Saintes, La Réunion et la Guyane, la production Eloa Prod créée par France Zobda et son compagnon de tous les jours, poseront leurs cameras à Saint-Martin du 3 au 27 juin prochain pour un long-métrage de 90 minutes de la collection télévisée « Meurtres à », développée par France Télévisions. 

«L’île offre quelque chose de différent par sa singularité par rapport aux autres régions d’outre-mer dans lesquelles nous avons tourné. C’est une île internationale partagée entre deux États et avec une multiplicité de nationalités que nous souhaitons mettre en avant », explique France Zobda qui était de son passage sur l’île avec ses équipes la semaine dernière afin de faire les premiers repérages des lieux de tournage. 

Les différentes scènes où les lieux seront filmés sont « Pinel, Tintamare, les rues de Grand Case avec des endroits insolites où il y aura lieu une course poursuite. Nous irons tourner à la gare maritime, près de la marina Fort-Louis et à Marigot où sera installé notre commissariat », indique-t-elle. Le long-métrage mettra en évidence la coopération entre les des deux parties de l'île, notamment lorsqu’il y a «la découverte d’un homme assassiné sur la petite île déserte de Tintamare au large de Saint-Martin». Lequel des deux territoires doit mener l'enquête et découvrir qui est l'auteur du crime ? Au final, un duo de policier s’en chargera : un gendarme muté à Saint-Martin, interprété par Fabrice Deville et une policière de la police hollandaise d’origine haïtienne, jouée par Aude Legastelois. 

« Meurtres à » est un concept né il y a une dizaine d’années et créé par France télévision, basé sur des légendes et spécificités culturelles filmées dans diverses régions de France. « Lorsque je me suis aperçue que ces téléfilms plaisaient au public, je me suis demandé si à un moment les outre-mer allaient faire partie de cette collection », déclare France Zobda. « De là, je me suis rapprochée de la direction de France Télévision afin de proposer cette fiction aux outre-mer. Connaissant mes convictions, mon combat et mon engagement pour nos outre-mer, la directrice de la fiction a été favorable à cette idée qui lui paraissait bonne », complète-t-elle. Ainsi, le premier téléfilm d’Eloa Prod s'est ouvert en Martinique et a mis en vedette le comédien français Olivier Marchal. Il a été un « franc succès », permettant ainsi sa déclinaison sur les autres territoires ultramarins.

Par ailleurs, la production souhaite se distinguer des autres téléfilms en abordant d’autres sujets au-delà de la carte postale des îles, comme les problématiques sociales, la partie culturelle, toujours avec une part de mysticisme puisque « le public adore les polars ». Deux scénaristes sont venus sur l’île pendant deux semaines afin d’écrire l’intrigue. Une volonté de la production de s’imprégner de l’île et de ses habitants pour « être au plus près de la crédibilité, de ne pas être aux antipodes de ce qu’il se passe en tenant compte de la réalité ». 

Une directrice de casting se déplacera sur l’île en mai pour caster des rôles secondaires et de la figuration. « Elle a déjà pris contact avec le Théâtre de la Chapelle qui nous aide en proposant des comédiens. En ce qui concerne le casting, nous souhaitons une mixité de la population, puisque c’est ce qui représente le territoire avec son melting-pot incroyable », considère France Zobda.

La production est en lien aussi avec la Mission locale qui lancera sur les réseaux sociaux un appel aux castings afin que les gens s’inscrivent. « Tout le monde sera au courant, nous sommes sur une petite île et les informations circulent rapidement. J’ai déjà reçu des demandes », avoue-t-elle. « Nous ressentons une appétence de la population, il y aura une centaine de figurants, donc il y a de la place », assure la productrice d’Eloa Prod. « C’est notre tournage, mais c’est aussi le vôtre », affirme-t-elle.

Eloa Prod espère que « Meurtres à Saint-Martin » mettra également en lumière les aspects fascinants de l’île par ses décors, donnant envie aux téléspectateurs de voyager et de promouvoir la destination. « Nous avons des îles magnifiques, avec une végétation diversifiée qu'il faut mettre en avant. De plus en plus, nos territoires ultramarins apportent de l’intérêt à d’autres productions françaises pour des tournages de séries et de films », se réjouit-elle. 

Ainsi, selon France Zobda, Saint-Martin doit développer cette filière audiovisuelle et s'équiper d’un bureau d’accueil des tournages, puisque cela apporterait des avantages économiques. En outre, Meurtres à Saint-Martin va engendrer une « grande visibilité pour l’île, visionné sur une chaîne nationale après le journal télévisé du samedi. C’est le rendez-vous des familles, rassemblant jusqu’à 8 millions de téléspectateurs », conclut-elle. 

Enfin, le coût total de la production du téléfilm est estimé à plus de 2,5 millions d’euros. La Collectivité de Saint-Martin a accordé au film une subvention de 200 000 euros pour couvrir les frais liés aux tournages et à la réalisation. Pour l’heure, la date exacte de diffusion n’a pas encore été déterminée, mais une projection en avant-première est envisagée à Saint-Martin.

(Crédit photo : Jody Amiet , FTV, Eloa Prod, tournage "Meurtres à Cayenne")