Fréquentation touristique : première enquête sur les hébergements et locations saisonnières
Philippe Winnicki, directeur de l’ITSEE, et Kate Richardson, chargée de l’économie touristique au sein de l’Institut, présentaient à la presse mercredi une étude menée à Saint-Martin sur la fréquentation touristique lors de la haute saison 2023-2024.
L’enquête avait pour objectif une observation conjoncturelle de la fréquentation, l’étude de la structure de la clientèle et l’origine géographique des visiteurs. Les données ont été collectées entre novembre 2023 et avril 2024, auprès des hébergeurs collectifs à savoir, les hôtels, les résidences et les guest houses, classés ou non. Un second volet a pris également en compte les hébergements saisonniers mis en ligne sur les plateformes dédiées à ce type de location.
Deux méthodes ont été appliquées pour recueillir les données : un questionnaire mensuel pour les hébergements collectifs et un recoupement des informations concernant les plateformes de locations saisonnières.
Globalement, le taux de fréquentation est plutôt bon, 56% en 2023, même s’il connaît une légère baisse par rapport à 2022 (61%) année qui avait renoué avec le taux d’avant crise, à savoir avant Irma et avant la pandémie. Dans le détail, on enregistre des variations selon les mois. En novembre, soit en début de saison, le taux d’occupation hôtelière est de 58%. Le pic de fréquentation n’est pas en décembre comme l’on pourrait s’y attendre (seulement 70%) mais en janvier et février avec un taux d’occupation de 82%. Un décalage qui peut s’expliquer par des jours fériés tombant un week-end ou des prix de billets d’avion plus onéreux en décembre et des vacances scolaires plus étalées en février et mars (71% de taux d’occupation). La fin de la saison s’amorce à partir d’avril (62%).
L’hébergement touristique collectif se répartit sur 39 établissements, comptabilisant 1254 chambres (7 hôtels classés, 7 résidences, 18 Guest Houses). 18 établissements se concentrent sur le secteur de la Baie Orientale - Anse Marcel - Cul-de-Sac.
La majorité de la clientèle séjourne dans les hébergements étoilés et seulement 38 % logent dans des établissements non classés, avec une préférence pour les hôtels (81% des nuitées) devant les Résidences (12%) et les Guest Houses (7%).
Sur la répartition des nuitées par zones géographiques, l’enquête confirme que la clientèle est essentiellement nord-américaine (63%), devant l’Europe (27%) et le bassin de la Caraïbe (6%).
La location de meublés touristiques a connu un réel essor ces sept dernières années, passant de 1093 offres en 2017 à 2613 logements sur cette dernière saison (logements ayant eu une réservation ou un jour disponible dans le mois, et au moins une réservation dans les 28 jours).
On constate une évolution marquante du nombre de biens disponibles sur les plates-formes de réservation en ligne dès le mois de décembre (+ 20 %). Malgré cette hausse, le taux d’occupation reste stable, l’offre de biens disponibles suivant la demande.
Sans surprise, ces hébergements se concentrent eux aussi sur les secteurs de la Baie Orientale, d’Anse Marcel et Cul-de-sac, sur le village de Grand Case et les Terres Basses.
La durée moyenne du séjour est de 7 à 29 nuits (36%) ou de 4 à 6 nuits (26%).
À titre de comparaison, on se basant sur une chambre, une suite d’hôtel et un studio ou un T2 en location saisonnière, le taux d’occupation est de 62% en chambres d’hôtel et de 54% en location saisonnière.
Si l’on compare ce type d’hébergement avec d’autres destinations touristiques, Saint-Martin se positionne dans le haut du panier, que ce soit en termes de prix (582$ en moyenne la nuit) ou de durée du séjour (5 jours) devant New-York (séjour de 3,4 jours à 442$ en moyenne la nuit) ou Paris (3,8 jours en moyenne à 265$ la nuit). Seule destination hors normes, Saint-Barthélemy avec 2648 locations disponibles, à un prix moyen de 1553$ la nuit.
L’enquête est désormais installée et va s’enrichir au fil des mois. Elle sera par ailleurs complétée avec de nouvelles données telles que la consommation des visiteurs, leurs activités ou leurs centres d’intérêt.