Un homme maintenu en détention pour le protéger
Les forces de l’ordre accentuent les contrôles et multiplient les enquêtes. Pour preuve, pas moins de quatre comparutions immédiates la semaine dernière. Vendredi, c’est un homme d’une trentaine d’années qui était dans le box des accusés sous escorte de la gendarmerie.
Il était mis en cause pour avoir intentionnellement tiré sur un véhicule et ses occupants en mai dernier. Il a été interpellé au terme de l’enquête, deux mois après les faits.
L’homme est bien connu de la justice pour avoir été condamné à maintes reprises, que ce soit pour port d’arme, vol à main armée, refus d’obtempérer, conduite sans assurance, ni permis, usage de stupéfiants, etc. Il est actuellement impliqué dans trois affaires. Il a également été condamnée à cinq ans de prison en parte Hollandaise en 2021, pour vol, et a passé deux ans et dix mois à Pointe Blanche.
Il comparaissait devant le tribunal de Saint-Martin, cette fois pour avoir tiré deux coups de feu sur la voiture de deux individus à Quartier d’Orléans.
Dans les faits, les trois protagonistes se connaissent. Ils suivent la même formation de réinsertion des anciens détenus dans un centre. Le prévenu a une relation avec l’une des responsables de la formation. C’est elle qui est la cible de messages agressifs et d’intimidation, de la part des deux hommes aujourd’hui en position de victimes dans la salle d’audience. Ils la tiennent responsable d’un retard de paiement de leurs rémunérations. Le litige s’installe.
Le prévenu indique qu’ils le suivent lorsqu’il est en voiture et que sa petite amie reçoit de nombreux messages menaçants. Il indique par ailleurs que les deux hommes lui ont précisé qu’ils avaient un fusil dans leur voiture. Il achète donc une arme à Sandy Ground, qu’il paye 1900€, pour se protéger, indique-t-il. Ce soir de mai, tous se croisent à la sortie d’une épicerie à Quartier d’Orléans. Se sentant menacé et voulant défendre sa copine, il tire sur la voiture des deux autres. L’un d’eux se porte partie civile pour « pouvoir faire réparer son véhicule » indique-t-il.
À la barre, il reconnaît les faits, mais ne souhaite pas être jugé le jour même, souhaitant avoir le temps de préparer sa défense avec son avocat.
Le vice-procureur demande à la cour de maintenir l’homme en détention afin d’éviter qu’il réitère de tels faits, déjà commis en récidive, et qu’il ne puisse faire pression sur les deux victimes. La pression est en effet palpable dans la salle, mais de part et d’autre.Le prévenu, lui, indique avoir changé de comportement et assure que si on le laisse en liberté, il se présentera à son procès.
Après délibération, les magistrats ont jugé que le risque de réitération était réel, mais que « les victimes », connues elles aussi des services de la justice, pouvaient représenter également un risque sur sa personne. En conséquence, ils ont prononcé son maintien en détention. Il sera jugé le 30 juillet prochain à Basse Terre.