Toute activité commerciale dans la réserve naturelle est soumise à autorisation
«À partir du moment où une société est autorisée à exercer dans la réserve naturelle (zone en violet sur la carte, ndlr), elle est privilégiée et cela doit s’accompagner d’un engagement éthique et environnemental» déclare Amandine Bordin, directrice de l’association de gestion et conservatrice de la réserve. Ainsi, la pratique d’une activité commerciale au sein de cet espace protégé est soumise à autorisation et doit faire l’objet, au préalable, d’un dépôt de dossier auprès du gestionnaire de la réserve de Saint-Martin. «Accompagné des justificatifs selon les différentes situations, il doit nous être remis avant le 24 octobre inclus» précise la directrice. Ceux-ci sont vérifiés par l’association puis sont ensuite envoyés à la Direction de la Mer (service de la préfecture) qui doit également donner un avis favorable sur les sociétés en demande.
À compter de la date de la décision, l’autorisation est valable un an. Cependant «même après réception, celle-ci peut être suspendue à tout moment par le gestionnaire et/ou les autorités compétentes si le respect de la réglementation n’est pas appliqué» appuie Ashley Daniel, cheffe des gardes à la réserve. Parmi les règles à respecter, on retrouve par exemple l’interdiction d’ancrer dans l’herbier, de chasser, de pêcher, de nourrir les poissons, de détruire les récifs coralliens, de mettre de la musique ou encore d’utiliser des drones. De même, la pratique d’une d'activité commerciale sans autorisation entraînera des poursuites administratives et/ou pénales.
«Notre objectif premier c’est la préservation»
Pour l’instant, aucun quota n’est appliqué sur le nombre de bateaux dans la réserve. Seul le nombre de passagers est limité à vingt-huit par embarcation. « Sept ans après Irma, le tourisme se redéveloppe. Actuellement, on a quasiment soixante-dix entreprises autorisées, des françaises et un peu d’étrangères. Mais chaque année de nouvelles sociétés voient le jour et la question de la tenabilité va se poser. Notre objectif premier c’est la préservation. Quand on arrive à Tintamare et qu’il y a déjà quinze à vingt bateaux présents, la quiétude des animaux est bouleversée et ce n’est plus la même prestation qui est vendue».
Si actuellement seul un discours de sensibilisation à l’attention des touristes est demandé aux sociétés pratiquant dans la réserve, l’association sera de plus en plus rigoureuse à leurs réflexions et actions écoresponsables. «Je souhaite qu’elles nous démontrent qu’elles ne sont pas seulement dans une démarche touristique à but lucratif. Si l’environnement marin n’est pas préservé, il n’y aura pas de tourisme. On a un objectif commun, celui d’avoir un lieu sain, sans déchet et accueillant pour l’humain comme les animaux », convient la directrice.
Pour entamer les démarches, rendez-vous sur le site de la préfecture. Pour Saint-Martin, le dossier doit être adressé par mail à reservenat.ashley@gmail.com ou déposé au bureau de la réserve à Hope Estate, situé rue Barbuda. L’association se tient disponible pour tout complément d’informations ou formation d’équipage.