22.10.2024

Pinel : vingt-deux bouées devraient être installées pour accueillir bateaux et kayaks

La Réserve naturelle est en train de réviser le parc de bouées de mouillage dans les zones qu’elle gère, à savoir l’îlet Pinel, Tintamare, le Rocher créole et Caye verte. Pinel est l’un des sites les plus fréquentés par les touristes et les usagers de la mer. Voici ce que la Réserve entend aménager à destination des plaisanciers après avoir mené des consultations.

Pinel a été identifié «comme site prioritaire de déploiement du nouveau parc », déclare la Réserve dont «l’objectif premier est l’atténuation des impacts négatifs liés à la fréquentation, sur les écosystèmes marins côtiers, tout en améliorant l’adhésion et l’expérience des usagers». Ce site fait l’objet de nombreux usages : restaurants, transport de passagers, baignade, kayaks, snorkeling, paddle, windsurf, etc. «Il s’agit d’une zone soumise à une forte pression d’ancrage sur un herbier marin traduisant une dynamique de dégradation ces dernières années», constate le gestionnaire qui rappelle que l’ancrage est encadré et doit avoir lieu sur le sable nu. «Cependant, de nombreux usagers continuent d’ancrer sur les herbiers protégés, entrainant des dommages importants sur les fonds marins», observe la Réserve.

Selon une étude réalisée par la Réserve, la fréquentation nautique de Pinel s’opère principalement entre 10h et 15h, en lien avec la fréquentation des deux restaurants. La durée de présence des professionnels sur zone est généralement comprise entre une heure et quatre heures, principalement liée à la durée du déjeuner, contrairement aux plaisanciers qui fréquentent le site sur une durée plus importante, pouvant atteindre la demi-journée, la journée, voire une nuit et plus (bien que cette pratique soit interdite).

Les usagers de la mer, restaurateurs, passeurs et représentants de la population civile (conseils de quartiers, etc.) ont été récemment consultés par le gestionnaire pour savoir combien de bouées (et où) il serait judicieux d’installer. Ils ont suggéré un parc de trente-trois bouées : cinq pour les kayaks dont une pour l’observation des tortues marines, chacune des bouées pourrait accueillir plusieurs kayaks ; trois bouées pour les restaurateurs exploitants du site ; neuf bouées blanches pour des navires de trente-cinq pieds ; dix bouées jaunes pour des navires de cinquante pieds ; cinq bouées rouges pour des navires de cinquante pieds ainsi que deux bouées de «dépose minute» pour déposer les passagers en cas d’indisponibilité de mouillage. Ils ont aussi proposé un chenal de navigation balisé réservé aux passeurs pour assurer la sécurité des baigneurs et un dispositif de signalisation de la zone récifale en face la partie sud de la plage de Pinel.

La Réserve a étudié leurs suggestions en fonction de leur faisabilité et leur impact sur l’environnement. Après arbitrage, elle a retenu un parc composé de vingt-deux bouées.

Cela comprend six bouées blanches, huit jaunes et trois rouges. Leur répartition est encore à confirmer, elle dépendra du budget et des contraintes imposées par l’entreprise qui les installera. Leur positionnement respectera une certaine distance entre elles (pour éviter les chocs entre les navires) et un tirant d’eau nécessaire aux bateaux.

Si la Réserve a conservé les bouées pour les kayaks, elle n’est en revanche pas favorable à celle destinée à l’observation des tortues. Selon elle, ce type de bouée pourrait générer «un conflit d’usage en permettant l’évolution des baigneurs au milieu d’une zone de navigation» et perturber la zone de quiétude des tortues. «Si le besoin persiste, il est envisageable d’étudier la mise en place d’un aménagement spécifique au niveau de la bouée de délimitation proche», concède la Réserve.

Elle n'a pas non plus retenu une des deux bouées «dépose-minute» suggérée par les participants et propose l’installation d’une seule «à proximité du ponton public, pour offrir un meilleur tirant d’eau et permettre l’accueil de navires ciblés».

La Réserve n’a pas non plus retenu l’idée des bouées pour les restaurateurs. «Ces dispositifs individuels privés doivent faire l’objet d’une demande d’AOT des exploitants, du fait des restrictions d’usage», explique-t-elle. Enfin, la mise en place du chenal de navigation à Pinel et le remplacement de la ligne d’eau matérialisant la zone d’exclusion à la navigation sont aussi prévus.

Ces vingt-deux bouées installées à Pinel font partie des soixante-cinq que la Réserve entend installer ou rénover sur son parc.

Estelle Gasnet