Sécurité routière : inauguration de la fresque de Rambaud, quartier Morne O'reilly
« La sécurité routière à Saint-Martin est un défi qui doit nous stimuler. En 2024, les chiffres ne sont pas bons, ils se dégradent avec plus de 50% de blessés. Nous sommes une des régions de France où il y a le plus de morts rapportés à la population sur la route et le territoire où il y a le plus d’hostilités et de refus de contrôle par la gendarmerie » déclare Vincent Berton, préfet. En présence d’Harry Christophe, vice-recteur de Saint-Martin, Francius Matignon, conseiller territorial de Saint-Barthélemy, Marie-Hildegarde Chauveau, sous-préfete et Nicolas Esparon alias ESPA, street-artiste, avait lieu l’inauguration de la fresque de Rambaud sur le thème de la sécurité routière. « Sur la route, c’est une forme de violence qui s‘exprime. Une forme de volonté de domination sur l’autre et sur l’espace. Il s’agit d’un combat exigent, encore plus à Saint-Martin qu’ailleurs mais jamais l’état ne baissera la garde sur le sujet car les valeurs que nous portons sont celles de la république, de la fraternité, du vivre-ensemble, du respect de l’autre et de l’intelligence collective » continue Vincent Berton.
Symbole de la vie, cette fresque évoque la transmission de ces valeurs à travers l’échange d’un casque entre un père et son enfant. Elle représente également le travail réalisé avec le collège du Mont des Accords et notamment Margot B, élève de 3ème, figure de cette opération « Ride for life ». Pendant l’inauguration, une autre élève, seule cyclomotoriste de l’établissement, est présente, casque en main. « La sécurité routière n’est pas simplement du ressort des gendarmes mais bien l’affaire de tous, les forces vives de la société : l’Education nationale, la Collectivité territoriale, la justice, les familles, les éducateurs, les associations mais aussi de nos jeunes » rappelle le préfet. Sur le mur, un QR code est également affiché et permet d’avoir accès à des ressources et en particulier un film réalisé par Jeunesse Soualiga.
Présent sur l’île depuis six ans, l'artiste de cette œuvre, Nicolas Esparon, s’est inspiré de son histoire personnelle. « En mai 2022, mon voisin direct a perdu la vie dans un accident de voiture sur la route de Grand Case. En apprenant son décès, sa femme accouche de leur enfant, quelques heures plus tard. Je voulais mettre en scène, cette personne qui n’a plus l’occasion de parler à son fils, avec le message fort de « j’aurais aimé te voir grandir ». Finalement, la fresque fonctionne aussi bien sans la phrase et le message, matérialisé par le casque, se partage aussi bien du père vers le fils que l’inverse. » raconte l'artiste.
Pour rappel, en 2023, six personnes sont décédées sur les routes de Saint-Martin.