Eco-site : la COM sommée de mettre en place immédiatement des moyens de lutte contre le feu
L'éco-site qui est encore appelé par certains décharge, se situe à Grandes Cayes à Cul de Sac. Le site englobe en fait deux types d'installation. La première est l'installation de tri et de conditionnement des déchets, il s'agit de « l'éco-site » à proprement dit puisque les déchets recyclables y sont triés avant d'être envoyés vers des centres de traitement et de revalorisation adaptés. La seconde structure à Grandes Cayes est une installation de stockage des déchets non dangereux où les ordures ménagères sont enterrées.
Le terrain sur lequel ces deux équipements sont installés et ceux-ci appartiennent à la Collectivité qui a confié leur gestion à la société Verde SXM. Une première autorisation d'exploitation a été accordée par le préfet en 2011. Depuis, elle a été prolongée à deux reprises même si la capacité de l'installation atteint ses limites. Mais le préfet n'a pas le choix puisqu'il s'agit de l'unique structure qui récupère et traite les déchets de la partie française.
En vue d'une saturation très proche des alvéoles dans lesquels sont enfouis les déchets non dangereux, un projet ambitieux de modernisation des installations a été élaboré et présenté aux médias en juillet 2022. Outre mieux gérer les déchets, il doit permettre de réduire les impacts environnementaux, promouvoir l'économie circulaire et améliorer l'accessibilité et la sécurité du site. La route empruntée chaque jour par les transporteurs est abîmée, ce qui suscite des plaintes de la part des professionnels.
Ce projet de modernisation nécessite un foncier plus grand. Trois parcelles ont été identifiées mais elles ne sont pas la propriété de la Collectivité. Afin de gagner du temps dans leur acquisition, les élus du conseil territorial ont approuvé mi novembre cette année le lancement d'une procédure de déclaration d'utilité publique (DUP) relative aux trois parcelles convoitées. En d'autres termes, les propriétaires de ces terrains seront expropriés sauf s'ils acceptent de les vendre à la COM.
Autant de démarches administratives qui demandent du temps. La Collectivité n'envisage pas une mise en service des installations modernisées avant le premier semestre 2029. Dans cette attente, les équipements actuels doivent satisfaire les normes environnementales et de sécurité.
En mai, la COM a été mise en demeure par le préfet de pallier certains «manquements» constatés par des inspecteurs, en vue de mieux sécuriser le site en cas de départ d'incendie. La Collectivité devait notamment dans un délai de deux mois mettre en place une citerne mobile d’eau d’une capacité de cinquante mètres cubes et établir la procédure relative à la conduite à tenir en cas d'incendie sur le site.En juillet, le président Louis Mussington a répondu au préfet qu'un moyen d'extinction mobile comme demandé «n'était pas opérationnellement envisageable sur le site » et qu'à la place, une motopompe serait installée en mai l'année prochaine «sans [néanmoins de] proposition de solution » d'ici là.
Quelques jours plus tard, début août, un nouvel incendie s'est déclaré sur le terrain de l'installation de stockage des déchets. Le préfet a alors de nouveau exigé que la COM mette en place « des moyens d'extinction » d'ici l'installation de ces autres moyens considérés par la COM « conformes et définitifs » en mai 2025. Il y a un mois, il a obligé la Collectivité à consigner la somme de 38 250 euros, somme qui correspond au coût estimé de location de citernes mobiles d'eau d'une capacité totale de 50 mètres cubes pendant neuf mois, soit durant ladite période transitoire et l'installation d'une solution définitive.
(photo d'archive)