Extension du Port de Saint-Martin : quel bilan pour la concertation préalable ?
« Le projet de développement du port est une ambition majeure pour le territoire. Il va changer le visage, la physionomie du territoire et donc, impacter la vie de l’ensemble des citoyens. Comme pour tout projet majeur, il nous est indispensable d’être à l’écoute du public » déclare le premier vice-président, Alain Richardson. Pour ce faire, de nombreuses rencontres avec la participation des Saint-Martinois avaient été mises en place. Ces concertations préalables se sont déroulées pendant 2 mois, du 22 février au 22 avril 2024, avec plusieurs thématiques sur tout le territoire. Ce jeudi 5 décembre sonnait l’heure du bilan sur l’avancée du projet, en présence de Bernadette Davis, seconde vice-présidente, Albéric Ellis, le directeur de l’établissement portuaire (EPSM) et Myriam Lubino-Bissainte, la garante de la concertation. Un moment charnière de la vie de ce projet.
« Nous nous sommes donné les moyens pour informer au maximum toute la population. La concertation s’est très bien passée. Notre objectif est un démarrage des travaux à partir de 2026 » rappelle Albéric Ellis, avant d’enchaîner sur les quatre points qui suscitent des questionnements chez les Saint-Martinois. En première place, les préoccupations concernent l’intégration de cette extension au développement global du territoire. « Le port de la partie française traite 25% du trafic de marchandises. Son agrandissement amènerait des bénéfices énormes en termes de compétitivité [vis-à-vis de la partie hollandaise ainsi que des ports de Guadeloupe et de Martinique, ndlr]. Il nous donnera la possibilité d’accroître notre capacité de traitement de marchandises domestiques mais aussi de mieux nous positionner sur leur transport ». Un agrandissement qui permettra aussi la création de nouveaux emplois. Concernant le financement, la Collectivité affirme une participation à hauteur de 20 à 30 millions d’euros. D’autres sources d’investissements sont toujours attendues. Second point évoqué : les impacts environnementaux. « Nous allons draguer près de 750 000 mètres cubes de sable donc il y aura une destruction d’une partie des fonds marins. Cependant, nous allons mettre en place des mesures de compensation, budgétisées à 11 millions d’euros sur 10 ans ». Côté croisière, les questionnements portent sur l’organisation de l’accueil et la circulation des personnes sur le quai. Les réflexions sont toujours en cours. Le dossier d’étude d’impact environnemental (DDAE), d’un coût de 1 500 000 euros a été déposé. Son examen a commencé et un retour sur sa complétude devrait être apporté d’ici février, ce qui entraînera normalement le déclenchement d’autorisations de constructions d’ici fin 2025.
Quelles sont les suites de ce projet ?
L’ensemble de la zone va être sujette à de nombreuses évolutions dans les années à venir. Si certains de ces objectifs révèlent de l’urgence, d’autres s’inscriront dans le temps. Ainsi, les projets d’une usine de traitement des eaux, de la centrale électrique biomasse Albioma, de la liaison entre le port de Galisbay et l’aéroport de Grand-Case, d’aménagement global en périphérie du port, du giratoire d’Agrément, du centre technique opérationnel de prévention et de gestion des risques, de réhabilitation de la salle omnisports et de parking ont été évoqués. L’inclusion des conseils de quartier dans la réflexion autour des projets liés au port est aussi en cours. Également, d’autres dispositifs de concertation seront organisés par l’EPSM comme la généralisation des visites du port, la mise en place d’un comité local d’information et de suivi (CLIS) avec les acteurs locaux pour suivre les mesures ERCA, la mise en place d’un conseil consultatif scientifique (CCS), la mise en place d’une newsletter régulière pour informer les habitants, la poursuite de la concertation sur les zones de mouillages et enfin la mise en place d’une enquête publique à la fin de l’étude d’impact pour le premier semestre 2025, avec deux réunions publiques obligatoires.