16.12.2024

Sargasses : "les échouements risquent de devenir plus fréquents, prolongés et intenses"

« La détection précoce des sargasses en pleine mer Atlantique est une sonnette d’alarme pour la région caribéenne », estime Météo France. Des premiers radeaux importants d'algues ont déjà été détectés dans l’Atlantique tropical le 9 décembre par les satellites Aqua/Terra. «Ces masses flottantes se développent dans des eaux anormalement chaudes avant d’être transportées par les courants vers les côtes de la Caraïbe », rappelle Météo France. Et cet environnement (eaux chaudes) est très favorable au développement des sargasses.

«Avec des températures océaniques records et un contexte de réchauffement climatique accéléré, les échouements de sargasses risquent de devenir plus fréquents, prolongés et intenses », assure Météo France qui mise sur une meilleure détection et anticipation des arrivages pour tenter de mieux gérer les échouements sur les littoraux. Il est aussi nécessaire d'approfondir «la compréhension des facteurs environnementaux et anthropiques qui favorisent [cette] prolifération ».

Aujourd'hui, les scientifiques savent que «la température de l’eau est l’un des principaux moteurs de la prolifération des sargasses ». Selon des expérimentations in situ et ex situ réalisées par Magaña-Gallegos et al, le taux de croissance des sargasses varie en fonction de la température. «Les anomalies de température observées dans l’Atlantique, avec des eaux de surface anormalement chaudes, créent des conditions particulièrement favorables au développement rapide et étendu des sargasses. Ces températures permettent aux algues de proliférer bien au-delà de leurs cycles habituels, augmentant ainsi leur impact sur les écosystèmes côtiers », rapporte Météo France.

Si les eaux chaudes «boostent » la croissance des sargasse qui «utilisent la lumière et la chaleur pour une photosynthèse rapide, augmentant leur biomasse en peu de temps », elles permettent aussi aux algues d'allonger la période propice à leur développement, et donc de proliférer avant le pic saisonnier habituel.

(photo d'archive)

Estelle Gasnet