Saisie d'environ 66 000 anguilles à Philipsburg
Début décembre, les garde-côtes, la Nature Foundation et les douanes de Sint Maarten ont saisi environ 66 000 anguilles à bord d'un navire à Philipsburg, d'une valeur de 30 000 dollars américains. L'anguille est une espèce en voie de disparition qui fait l'objet d'un vaste trafic illégal international.
Le bateau était parti de la République dominicaine et a fait l'objet d'un contrôle par les gardes-côtes. Plus de 25 caisses d'anguilles vivantes y ont été découvertes ; or, elle n'étaient pas identifiées et ne faisaient pas l'objet d'un permis d'importation valide.
Sollicitée par les gardes-côtes, la Nature Foundation de Sint Maarten a contacté ses homologues de République dominicaine qui la mise en relation avec la CODOPESCA, l’autorité nationale de la pêche du pays. La CODOPESCA a identifié l’espèce trouvée à bord comme étant l’anguille d’Amérique (Anguilla rostrata), une espèce en voie de disparition, et a confirmé que les documents délivrés par la République dominicaine présentés par l’équipage étaient frauduleux et incorrects, constituant une opération illégale.
Deux représentants de la CODOPESCA ont été dépêchés à St Maarten pour participer à une saisie complète le 6 décembre. Des milliers d’anguilles vivantes, une bouteille d’oxygène et du matériel connexe ont été confisqués et confiés à la Nature Foundation.
Les anguilles, d'un poids total de 9,48 kg, ont été maintenues en vie jusqu'à leur retour en République dominicaine par fret aérien le 9 décembre. Elles seront surveillées de près avant d'être relâchées dans les écosystèmes d'eau douce et d'estuaire du pays. Quant à l'équipage composé de huit personne, il a été autorisé à quitter l'île sans poursuites supplémentaires.
Selon les autorités de CODOPESCA, le braconnage et la vente illégale d'Anguilla rostrata sont répandus dans la Caraïbe. «En général, les anguilles sont capturées illégalement dans leur aire de répartition naturelle, dans les rivières d’Hispaniola, d’où elles sont ensuite transportées en contrebande vers des exploitations aquacoles d’Asie de l’Est via divers aéroports et ports, comme ceux de Sint Maarten, pour y être élevées jusqu’à ce qu’elles puissent être récoltées », expliquent les experts..«Bien que nous soyons très fiers de cette opération commune et du niveau de coordination par toutes les parties, cette situation met en évidence un problème grave», déclare la Nature Foundation. « Sur la base de conversations passées et en cours avec les autorités internationales, nous pensons que le trafic illégal d’espèces sauvages – pas seulement d’anguilles mais également d’autres espèces – est gravement sous-déclaré à Sint Maarten. La nécessité d’une réglementation commerciale plus stricte et d’une formation intensive des agents est apparue très clairement suite à cet incident », conçoit-elle.
(crédit photo : Nature Foundation)