Alcool au volant : jugé pour avoir provoqué un accident blessant quatre personnes dont deux mineures
Jeudi 23 janvier, le tribunal de proximité de Saint-Martin a jugé une affaire de conduite en ayant fait usage de substances et sous l’empire d’un état alcoolique ayant entraîné des blessures involontaires et la dégradation d’un portail.
Les faits remontent au 12 mars 2023. Il est aux alentours de 16h30 lorsqu’IM, un Américain de 37 ans, prend la voiture pour aller chercher sa mère au restaurant et emboutit le portail d'une résidence. En voulant prendre la fuite, celui-ci percute une voiture avec à son bord deux femmes et deux mineurs, sur la route de Grand-Case, avant de continuer sa course. Prévenus en parallèle pour le portail, les gendarmes se mettent à la recherche du fugitif. Il sera retrouvé vers la Baie Orientale, blessé au front, le pare-choc enfoncé et les airbags déclenchés.
Après analyse, IM présentera 2,48 grammes d’alcool par litre de sang, soit 3 fois le taux autorisé, ainsi que des traces de marijuana. Les victimes de l’accident, toutes en vie, présenteront cependant des blessures telles qu’une cervicalgie et un état de stress, nécessitant deux à trois jours d’ITT.
Si IM reconnaît tous les faits, il dément cependant avoir un problème avec l’alcool. «Je ne me souviens de rien, je n’ai bu que six bières, je crois que j’ai été drogué » exprime l’homme en anglais. Suite à un accident de moto il y a deux ans, le presque quarantenaire ne peut plus travailler. Il vit chez sa mère et rythme ses semaines avec quelques séances de kiné. Une nouvelle opération est prévue en juillet, ce qui l’empêchera de travailler six mois de plus.
«Il est l’exemple typique de la personne qui cause des accidents. Il n’a pas été drogué. Il est juste en black-out car il est -excusez-moi du terme- défoncé. Il ne présente pas de permis, ni d’assurance. Heureusement que la petite fille de quatre ans n’est pas décédée. Il n’a pas de revenu mais il a de l’argent pour l’alcool et la drogue. Il est dangereux, il a besoin de soin» déclare la procureure de la République.
Au vu de la gravité des faits, cette dernière requiert un an d’emprisonnement avec six mois de sursis probatoire, une obligation de soin, d’indemnisation des parties civiles et du trésor public, de passer le permis de conduire français et de travailler. «Si on peut aller au restaurant, on peut travailler» déclare-t-elle. Avant le délibéré, l’homme qui a le droit à un dernier mot, s’excusera, avant de soutenir qu’il n’est pas le monstre que décrit la procureure.
Après délibération, le tribunal déclare IM coupable des infractions qui lui sont reprochées et le condamne à huit mois d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire de deux ans. L’homme a le devoir de suivre des soins en addictologie, l’obligation de travailler ou de suivre une formation, de s’abstenir de conduire tout véhicule terrestre, de verser à une des parties civiles, 500 euros pour le préjudice moral et à l’autre, 1523 et 800 euros pour le préjudice moral et matériel.