St Maarten : trois personnes dont un candidat condamnées pour avoir "acheté des votes" lors des dernières élections
Un candidat aux élections de janvier 2024 à Sint Maarten ainsi que deux autres individus ont été condamnés par le tribunal de première instance de Sint Maarten pour avoir participé à l'achat de votes.
Le principal accusé est le candidat en question. Il agissait avec une autre personne - le second prévenu - en lui donnant des instructions. Les policiers ont retrouvé des conversations WhatsApp attestant leurs échanges et leurs intentions.
Le second prévenu était en charge de «recruter» des personnes et de leur demander de voter pour le candidat. Il aurait même emmené lui-même des personnes au bureau de vote. Parmi les personnes influencées, deux femmes qui résidaient côté français, et qui étaient en attente de papiers côté hollandais ; le potentiel candidat leur avait alors promis de signer leurs documents s'il était élu.
Pour s'assurer que les personnes soudoyées votaient bien pour ledit candidat, le second prévenu leur demandait de prendre en photo leur bulletin de vote comme preuve, certaines personnes pouvaient hésiter en raison du manque de discrétion. En échange, il leur était promis de recevoir entre 100 et 150 dollars américains.
Le candidat a été condamné à une peine de dix-huit mois de prison. «En aidant et en encourageant l'achat de votes, [il] avait un rôle de guide», a estimé le tribunal. Les juges ont tenu compte de son «manque d'intégrité» et ont en outre prononcé une interdiction d'occuper un poste de fonctionnaire pendant six ans et demi et d'être élu dans certaines institutions pendant six ans et demi.
Le second suspect a été condamné à une peine de douze mois de prison dont quatre mois avec sursis assortis d'une période probatoire de trois ans. «Il a joué un rôle crucial dans cette affaire en contactant activement les électeurs éligibles», a considéré le tribunal.
Quant au troisième individu, il a soudoyé notamment sa cousine de voter pour le candidat. Il a été condamné à une peine de 180 heures de travail d'intérêt général dont 90 avec sursis assortis une période probatoire de trois ans. Si la peine n'est pas exécutée, la personne condamnée devra effectuer 90 jours de prison.
Dans ces trois affaires, le tribunal a rappelé que les trois accusés ont «porté atteinte aux fondements de la démocratie parlementaire et ont terni le système démocratique et la société de Sint Maarten ». «Ce n’est pas la première fois que St Maarten est en proie à des problèmes liés à l’achat de votes. St Maarten est une petite île vulnérable et quelques centaines de voix suffisent pour être élu, un poste à responsabilité et l’un des mieux rémunérés du Royaume», a-t-il commenté.